Mohammed al-Qiq en est devenu le symbole. Ce journaliste se trouve en danger de mort après une grève de la faim de 87 jours. Il réclame sa libération, comme les environ 700 autres détenus qui, comme lui, n’ont pas vu la couleur d’un juge. Le regain de violence qui touche Israël et les territoires palestiniens depuis le mois d’octobre a fait exploser les détentions administratives. Ce régime extrajudiciaire permet l'incarcération de suspects sans procès ni inculpation pendant six mois... renouvelables indéfiniment.
Les défenseurs des droits de l’Homme inquiets
Les détentions administratives ne suscitent pas la crainte que chez les Palestiniens. Cette mesure, qu’ils considèrent comme une manifestation supplémentaire de l'arbitraire sous l'occupation, inquiète également les défenseurs des libertés et la communauté internationale.
Nickolay Mladenov, envoyé spécial des Nations unies au Proche-Orient l’a, à nouveau, évoqué jeudi soir devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Il appelle à «inculper» ou «libérer immédiatement» toute personne actuellement en détention administrative. Ce dernier a eu un mot pour Mohammed al-Qiq. Il s’est déclaré très concerné par son état.
Une mesure tout droit sortie d’une période révolue
L’Etat hébreux a hérité du mandat britannique sur la Palestine la détention administrative. Pour Israël, c’est un outil bien efficace. Il permet notamment de garder secrètes des informations sensibles. Le régime autorisant les autorités à ne révéler aucun renseignement sur le dossier.
Selon le Club des prisonniers, plus de 7000 Palestiniens sont actuellement incarcérés après avoir été condamnés ou placés en détention administrative. Une trentaine d’entre eux ont été enfermés avant la signature en 1993 des Accords d'Oslo.
L'Autorité palestinienne fait de leur libération une condition sine qua non pour reprendre les négociations de paix avec le gouvernement hébreux.