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Assad : d’accord pour négocier, tout en combattant le terrorisme

Dans une interview avec l'AFP, le président syrien est revenu sur un certain nombre de points. Rejettant les accusations de crimes de guerre, il s'est dit prêt à reconquérir la Syrie et invite la France à changer de politique sur son pays.

Dans sa première interview depuis l'échec des pourparlers de Genève, Bachar al-Assad s’est dit déterminé à reprendre le contrôle de toute la Syrie, mais a averti que les combats contre les rebelles qui cherchent depuis près de cinq ans à le renverser pourraient être longs. 

Il a également affirmé vouloir mener des négociations avec l’opposition tout en poursuivant la guerre contre la rébellion armée.

Le président a détaillé sa stratégie et expliqué en quoi consiste sa récente offensive au nord du pays et notamment à Alep : aidé de la Russie, l'objectif est de couper la route entre cette province et la Turquie - et non pas de prendre la deuxième ville du pays, qui est divisée entre secteurs tenus par les rebelles et quartiers contrôlés par Damas.

L’importance de couper cette route tient au fait qu’elle constitue la voie principale de ravitaillement des terroristes, a-t-il dit, en référence aux rebelles soutenus par la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar.

Bachar al-Assad a par ailleurs estimé qu'il existait un risque d'une intervention militaire turque et saoudienne en Syrie mais que ses forces allaient y faire face : «Le président turc Recep Tayyip Erdogan est quelqu'un d'intolérant, de radical, un pro-Frères musulmans et qui vit le rêve ottoman. Il en est de même pour l'Arabie Saoudite. Une telle action ne sera pas facile pour eux et nous allons très certainement y faire face», a-t-il dit. 

De son côté, le nouveau ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault a estimé ce vendredi que la France jugerait «aux actes des uns et des autres» l'accord conclu à Munich la nuit dernière par les Etats-Unis et la Russie sur la Syrie. 

A l'issue d'intenses négociations, les Etats-Unis, la Russie et leurs principaux alliés dans ce dossier sont en effet tombés d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur une trêve qui, si elle se concrétise, constituera une première étape pour faire taire les armes depuis le début du conflit en 2011.

La guerre en Syrie a fait plus de 260 000 morts en près de cinq ans et poussé des millions de personnes à l'exil.