«Nous pouvons ouvrir les portes sur la Grèce et la Bulgarie n’importe quand et nous pouvons mettre les réfugiés dans des bus… Comment traiterez-vous alors les réfugiés si vous n’obtenez pas un accord ? Vous allez les tuer ?», aurait déclaré Recep Tayyip Erdogan au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker lors d’une rencontre en novembre dernier.
C’est ainsi que le président de l’exécutif européen aurait promis à Recep Tayyip Erdogan trois milliards d’euros pour les deux ans à venir. Cet argent doit permettre à Ankara de mieux prendre en charge les migrants syriens réfugiés sur son territoire, dans le but de les dissuader de prendre le chemin de l’Europe. Mais le président turc aurait voulu plus, à savoir trois milliards d’euros par an et n’a pas rechigné à utiliser des expressions imagées pour faire pression sur ses interlocuteurs européens. «Il ne s’agira pas juste d’un seul garçon mort près des côtes turques, il y en aura 10 000, 15 000. Comment allez-vous faire face à ça ?», aurait demandé le président turc, ajoutant que l’Europe connaîtrait des problèmes qu’elle ne pourrait pas régler toute seule, si Bruxelles n’acceptait pas les conditions de la Turquie. Sans succès, jusqu’ici.
Der Spiegel souligne notamment que le président truc sent qu’il dispose d’un moyen de pression sur l’Europe. Une pression confirmée par le nombre très important de réfugiés syriens qui arrivent en Turquie.
Contactées par RT, les principales institutions européennes ont refusé de commenter ces informations.
La journaliste grecque Angelika Papa-Miltiadou, qui est à l’origine de la publication de ces informations, a expliqué à RT les raisons pour lesquelles Bruxelles refusait de commenter cette affaire. «La rencontre entre Monsieur Erdogan, Monsieur Tusk et Monsieur Juncker était très mauvaise. Ces informations sont venues d’une source très crédible. Leur authenticité ne peut pas être niée. C’est pourquoi l’Union européenne et la Commission européenne ne les ont pas démenties non plus mais disent qu’elles ne font pas de commentaire. Pour moi, c’est la chose la plus importante, à savoir : pourquoi n’en ont-ils pas parlé sinon aux médias, pour le moins aux Etats-membres ?»