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La police de la moralité saoudienne devient la risée du web

La mascotte d’un magasin de bonbons a été appréhendée pour avoir porté un déguisement de femme «montrant de la peau». Les images de l’arrestation ont déchaîné les réseaux sociaux.

Le royaume des Saoud nous a habitué aux plus folles démonstrations d'intolérance mais cette fois, cela frise le ridicule. Tout part de l’ouverture d’un magasin de friandises dans la ville de Kharaj à proximité de la capitale Riyad. Pour marquer le coup, un homme fait office de mascotte et revêt un déguisement de personnage féminin. Sacrilège ! Le costume laisse apparaître de la (fausse) peau. S’en est trop pour la police de la moralité qui interpelle le fautif.

Il est accusé d’irrespect envers le code vestimentaire islamique en vigueur qui stipule que les femmes soient couvertes en public.

Régal sur la toile

Des photos de l’arrestation ont circulé sur les réseaux sociaux. On y voit notamment le costume posé à l’arrière de la voiture de police. Ces images ont fourni un matériau précieux aux twittos et autres adeptes de Facebook.

Des dizaines de commentaires humoristiques ont vu le jour moquant la rigidité des mœurs dans le pays. D'autres ont choisi de dénoncer la situation. 

Même chez les citoyens du royaume on trouve que c’est un peu trop. Un hashtag a été même été lancé en arabe #TheMoralityPoliceArrestingADummy.

Sur Twitter, un utilisateur a fait part de son indignation : «C’est horrible qu’en 2016, ces idiots aient encore la moindre autorité. On devrait les déshabiller de leur pouvoir. En Arabie saoudite, les femmes sont obligées de porter un long manteau noir appelé abaya, de couvrir leurs cheveux et dans certaines régions, de dissimuler leurs visages en public.»

Promotion de la vertu

Récemment, la monarchie du Golfe a de nouveau fait parler d’elle. Les établissements Starbucks du pays sont interdits aux femmes. Un bad buzz qui a poussé de nombreuses personnalité à boycotter la marque américaine.

En Arabie saoudite, les femmes ne sont pas autorisées à conduire ou à voyager sans le consentement d’un homme. Et contrevenir à ces règles peut être très dangereux. En septembre 2011, une saoudienne à été condamnée à dix coups de fouet pour avoir défier l’interdiction d’utiliser un véhicule. C’est le roi Abdallah lui-même qui l’avait gracié.

Le Comité pour la promotion de la vertu et la répression du vice est chargé de s’assurer que la Charia, la loi islamique en vigueur, n’est pas violée dans la sphère publique. Cet organisme est pourtant régulièrement accusé de faire fi des droits de l’Homme.

L’affaire la plus emblématique reste celle de l’école en flamme de La Mecque. En 2002, le comité à refusé de laisser sortir les étudiantes coincées dans le bâtiment car elles n’avaient pas le visage correctement caché. Au moins quinze d’entre elles avaient perdu la vie.