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Un maire allemand dit aux jeunes filles de ne pas provoquer les migrants pour éviter le harcèlement

Après le harcèlement sexuel d’une jeune fille, le maire de la ville de Bad Schlema, située à l’est de l’Allemagne, a demandé aux parents de recommander à leurs enfants de ne pas «provoquer» les migrants.

Plus de 100 citoyens de la petite ville de Bad Schlema qui ne compte que 5 000 habitants se sont réunis dans l’hôtel de ville pour discuter avec les autorités du comportement des migrants, dont l’un a été accusé d’avoir harcelé une fille âgée de 16 ans à peine. 

Son grand-père a posé au maire, Jens Müller, une question concernant l’école qui inquiétait les citoyens de la ville. «Ma petite-fille, qui est en 10ème [environ 16 ans] – et cela s’est aussi passé dans une ville voisine – m’a dit que les filles se faisaient harceler par les «enfants» réfugiés. Elles se font harceler depuis les fenêtres et dans d’autres circonstances. Qu’est-ce que ça va être en été quand les écolières porteront moins de vêtements ?», a-t-il demandé.

A la grande surprise des citoyens, le maire Jens Müller a suggéré aux parents de ne pas laisser leurs enfants se promener dans des vêtements «provocants» et invité les écoliers à éviter de passer à proximité d’un camp de migrants. «C’est facile : ne les provoquez pas et n’allez pas dans ces endroits», a-t-il conclu.

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Cette proposition a provoqué une très vive réaction et fait bondir les citoyens qui se sont mis à crier que les migrants gâchaient leur vie : «On ne peut pas choisir où aller dans notre pays ! On ne peut pas choisir où aller dans notre propre ville !», entendait-on crier.  On a même exigé son départ, «les Allemands vont en prison, s’ils font ces choses affreuses mais les migrants non !», a-t-on entendu.

La vague d’agressions à caractère sexuel et les vols ont commencé à Cologne et dans 12 autres Länder allemands, le soir de la Saint-Sylvestre mais, malgré les mesures prises, de semblables dérapages se sont reproduits en janvier. Au moins 500 incidents ont été répertoriés. Souvent, ce sont des enfants qui en sont les victimes.

Le maire de Bad Schelma n’est pas le seul à accuser ses compatriotes plutôt que les migrants.

Sami Abu-Yusuf, l’imam de la mosquée Al Tawheed à Cologne estime que les agressions sexuelles sont imputables à la «mauvaise conduite» des victimes qui portaient du parfum et étaient habillées de façon «provocante».

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