La minorité kurde qui vit dans le Nord de la Syrie affirme que la Turquie essaie d’élargir ses frontières au détriment des territoires syriens. Sur l’une des vidéos, les Kurdes affirment que les bulldozers qu’on voit à l’œuvre sont turcs et qu’ils construisent des fortifications en Syrie.
Difficile de confirmer l’authenticité de ces images, mais des plans visant à créer une zone tampon à la frontière turco-syrienne existent déjà depuis l’été dernier. Le 30 janvier, les Kurdes ont protesté sur place contre cette intrusion présumée sur leur territoire, alors que les militaires turcs affirment ne faire que suivre les ordres pendant qu’Ankara garde le silence sur cette question.
«Le 22 décembre, les militaires turcs ont franchi la frontière. Nous leur avons dit qu’ils violaient nos droits et empiétaient sur des terres privés. Ils ont répondu qu’ils avaient reçu l’ordre de déplacer la frontière. Puis, un excavateur est arrivé et a commencé son travail bien que les locaux soient sortis sur la frontière pour protester», a confié à RT Yousouf Ramadan, un habitant de cette région dans laquelle la Turquie essaierait de dessiner une nouvelle frontière.
Sur place, les Kurdes affirment que les soldats turcs sont entrés dans le village de Sermisax. Cependant, les jeunes comme les anciens ne semblent pas vouloir abandonner leur terre.
«C’est ma jeune fille. Elle est venue avec nous pour faire face au Turcs. Elle veut défendre sa terre contre eux.Chérie, allons-nous les laisser prendre notre terre ?», demande un autre résident local Sharif Souleiman sa fille. Elle répond vigoureusement : «Non, nous l’avons cultivée de nos propres mains. Comment pourrions-nous l’abandonner ? Nous la récupérerons !».
Reste qu’il n’y a pour l’instant eu aucune réaction des autorités turques. RT a contacté les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que le cabinet du président, sans obtenir de réponse.
Le professeur d’histoire politique et sociale de l’université du Michigan, Ronald Sunny, a confié à RT que l’Occident observait de plus près les actions turques. «L’UE critique déjà la politique turque. Les politiciens européens dénoncent les actions d’Ankara contre les Kurdes sur les territoires turc et irakien. Même les Etats-Unis, plus doucement quand même, critiquent la position des autorités turques. Il ne faut pas oublier que la Turquie a abattu un avion russe, intensifie la guerre contre les Kurdes et envahit maintenant le territoire syrien. Ainsi, la Turquie a considérablement aggravé la situation dans la région. A mon avis, cela mènera à une catastrophe au Moyen-Orient et en Turquie», a déclaré l’expert.
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