Dans son interview, le ministre a noté l’urgence de trouver une solution politique à la crise libyenne afin de combattre la progression du groupe terroriste Daesh qui rassemble à l’heure actuelle des milliers de combattants à travers le pays.
«Daesh s’installe», a expliqué Le Drian au média français. «Je suis très inquiet sur la Libye, depuis septembre 2014. Ils sont là, sur près de 300 kilomètres linéaires de côtes, et ils se répandent», a-t-il poursuivi.
D’après lui, Daesh se trouve seulement à 350 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa, qui est le point d’arrivée pour des milliers de migrants et de réfugiés fuyant la Libye pour atteindre l’Union européenne. «Lorsque le beau temps va arriver en Méditerranée, il y a des risques de passage de combattants qui pourraient se mélanger à des réfugiés. C'est un risque majeur», a expliqué le ministre français.
«Chacun se rend bien compte du danger de transférer un conflit au Levant [Syrie et Irak], sur lequel on commence à avoir des éléments positifs, à un nouveau conflit en Libye», a noté Le Drian ajoutant que la solution politique était «le seul moyen» pour éradiquer le problème.
En proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye compte aujourd’hui deux parlements rivaux : celui basé dans la capitale Tripoli aux mains d'une coalition de milices, Fajr Libya, et celui installé à Tobrouk, le seul reconnu par la communauté internationale. On constate que Daesh profite du chaos qui règne dans le pays pour s’emparer de larges pans de territoires.