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La déclaration antirusse de l’UE fâche le nouveau pouvoir grec

Le nouveau gouvernement grec a critiqué ses partenaires de l’UE à cause de la déclaration qu’elle a publié et qui accusait la seule Russie pour bombardement meurtrier du 24 janvier contre la ville de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine.

A peine arrivés au pouvoir, les nouveaux membres de l’exécutif grec montent le ton vis-à-vis de l’Union européenne (UE) et contestent la déclaration qui condamne la Russie pour les bombardements de Marioupol, samedi dernier, à l’unanimité de ses membres.

La déclaration de l’UE publiée mardi matin affirme que l’ensemble des 28 leaders de l’UE sont tombés d’accord sur le fait que la Russie était « responsable » du bombardement meurtrier contre la ville ukrainienne de Marioupol qui a fait 30 morts samedi 24 janvier.

Le nouveau chef du gouvernement grec, le Premier ministre Alexis Tsipras, a annoncé mardi dans un communiqué que « la déclaration susmentionnée a été publiée sans la procédure prescrite qui permettait d’obtenir le consentement de tous les pays membres et, en particulier, sans avoir recueilli le consentement de la Grèce ».

« Dans ce contexte, il est à noter que la Grèce n’est pas d’accord avec cette déclaration », a ajouté Alexis Tsipras, qui a signalé par téléphone son mécontentement à Federica Mogherini, en charge de la diplomatie européenne.

Bruxelles a objecté que le gouvernement grec avait été informé de la déclaration concernant la Russie et l’Ukraine, mais que personne ne l’avait contestée jusqu’à mardi.

Donald Tusk, président du Conseil européen, a initié cette déclaration de l’UE et a affirmé qu’il avait contacté Alexis Tsipras et ses « sherpas », ces hauts fonctionnaires qui s’occupent de préparer et de gérer les dossiers conjointement avec les hommes politiques.

D’après un diplomate européen, la Grèce aurait essayé de supprimer le passage concernant la responsabilité de la Russie pour l’attaque contre Marioupol de la déclaration. La Hongrie, la Slovaquie et l’Autriche ont elles-aussi exprimé des objections similaires, sans toutefois parvenir à influencer la décision finale.

C’est la première fois qu’une telle situation – un dénigrement rétroactif de la ligne de l’UE – se produit, a souligné un officiel du Conseil européen.

Serja Trifkovich, spécialiste des relations internationales, a confié à RT que d’autres pays pourraient faire de même et s’opposer la politique de Bruxelles concernant la crise en Ukraine.

« C’est très difficile de rompre les rangs dans l’UE. Maintenant que la Grèce l’a fait, j’espère vraiment que la Hongrie, en particulier, mais peut-être aussi la Slovaquie et Chypre trouveront le courage de dire non à la dictature de Bruxelles ».

La déclaration de l’UE concernant la Russie et l’Ukraine a en outre appelé à imposer de nouvelles sanctions et à envisager « toute action appropriée » contre Moscou.

L’une des mesures proposée est d’exclure la Russie du système international de paiement interbancaire SWIFT. Comme l’économiste Max Fraad Wolf l’a dit à RT, ce serait une mesure draconienne. « Soyons justes et honnêtes : si vous êtes exclus de SWIFT, votre capacité d’avoir des flux économiques normaux avec le reste de l’économie mondiale est entravée ».

Il s’attend cependant à ce que « les gens gardent la tête froide » et que« la Russie reste connectée au système SWIFT », étant donné qu’il en va de « l’intérêt à long terme de toutes les parties ».