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Malaisie : les 600 millions du Premier ministre accusé de corruption seraient... un don saoudien

Suspecté d'avoir détourné de l'argent public, Najib Razak, le Premier ministre de la Malaisie a justifié la présence d'importantes sommes sur son compte par un don de la famille royale saoudienne.

La famille royale saoudienne sait se montrer généreuse avec ses amis. Le Premier ministre malaisien Najib Razak, empêtré dans un scandale financier, en a largement bénéficié. Selon le procureur général qui enquêtait sur des soupçons de corruption entourant l’ancien Premier ministre, les fonds suspect retrouvés sur son compte ne sont qu’un «don personnel de la famille royale saoudienne». Un joli don de 627 millions d’euros.

Après un examen des preuves rassemblées par l'Agence malaisienne de lutte contre la corruption, il n’y a donc rien à dire sur ce don, même si le procureur général n’a pas expliqué la justification d’un don d’un tel montant à un homme politique en responsabilité. «Je suis satisfait de voir qu'il n'y a aucune preuve montrant que le don était une forme de gratification accordée de manière corrompue, ou toute chose liée à sa qualité de Premier ministre», a expliqué le procureur général, sans pour autant convaincre les opposants de Najib Razak.

Depuis le mois de juillet en effet, les appels à la démission de Najib émanant de l'opposition mais aussi de son propre camp se sont multipliés. Cette défiance vis-à-vis de Premier ministre est liée à la révélation de cet important versement en 2013 sur ses comptes personnels, dans le cadre du scandale financier de la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB) créée à son arrivée au pouvoir en 2009 pour moderniser le pays, et aujourd'hui endettée à hauteur de 10 milliards d'euros.

L’opposition accuse Najib d’avoir siphonné ainsi près d’un milliard d’euros dans les comptes de cette société publique, ce qu’a toujours nié le Premier ministre.Mais jusqu'ici, l'origine précise de cet argent n'avait pas été spécifiée.

Des responsables du gouvernement avaient simplement indiqué que la somme provenait de donateurs anonymes du Moyen-Orient. 

Quelques semaines après la révélation de ce versement, l'ancien vice-Premier ministre Muhyiddin Yassin, qui avait réclamé de la transparence sur cette affaire, avait été limogé par Najib. Et le procureur général de l'époque, alors engagé dans l'enquête sur des faits de corruption présumés, avait été démis de des fonctions et remplacé par un homme qui a des liens avec le parti au pouvoir de Najib.