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Après l'attaque à l'Université, les professeurs pakistanais veulent être armés par le gouvernement

Suite à la mort de 21 personnes dans l'attaque d'une université par les talibans, l'établissement demande au gouvernement d'armer les professeurs et le personnel.

Les professeurs feront-ils bientôt cours une Kalachnikov à la main ? C’est possible, au Pakistan. Suite à l’attaque dont a été la cible une université du nord-ouest du pays, une région particulièrement visée par les talibans, a en effet demandé au gouvernement de fournir des armes à son personnel. « «Nous avons réclamé des armes au gouvernement et des permis de port d'arme pour tous les enseignants et les cadres», explique Hamidullah Khan, responsable des services administratifs de l'université Bacha Khan.

Située dans une zone très instable – la province de Khyber Pakhtunkhwa – l’Université de Charsadda a été la cible, mercredi, d’une violente attaque qui a fait 21 morts. Lors de l'attaque mercredi, de jeunes talibans armés sont entrés dans le campus à la faveur du brouillard, abattant étudiants et enseignants avant d'être à leur tour tués par l'armée.

Parmi les 21 victimes figure un jeune professeur de chimie qui a fait feu sur les assaillants avec son pistolet avant de tomber sous leurs balles. Les enseignants de cette province ont en effet l’autorisation de porter une arme depuis décembre 2014 et un massacre des talibans. Ces derniers avaient abattu plus de 150 personnes, en majorité des élèves, dans une école de Peshawar, la capitale provinciale.

L'attaque contre l'université, qui présente beaucoup de similarités avec ce massacre, le pire qu'ait connu le pays, a donc relancé le débat sur le rôle du gouvernement, qui, selon les défenseurs de cette mesure, doit armer les professeurs. Avant que des armes soient éventuellement fournies aux professeurs, l’Université a aussi demandé le renforcement de la présence de la police et de l’armée.

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En attendant, l’Université a rouvert, lundi, mais les cours restent suspendus. «Les élèves voulaient reprendre les cours», souligne le responsable administratif. «Nous saluons leur courage, mais nous ne pouvons pas prendre de risque sur le plan sécuritaire».