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Irak : les investigations concernant 57 meurtres commis par des soldats britanniques abandonnées

Le ministère de la Défense britannique a annoncé hier que l'enquête portant sur de potentiels abus des droits de l'Homme et sur meurtres non élucidés était abandonnée, au motif officiel que l'intention criminelle ne peut être prouvée.

Faisant suite à la demande du Premier ministre qui, le 22 janvier, avait prié ses ministres de trouver une solution pour que les soldats britanniques ne soient pas traqués par des avocats sur des «accusations sans fondement», l'annonce du ministère de la Défense de mettre un terme aux enquêtes concernant une soixantaine de crimes imputés à des soldats fait déjà grincer des dents. 

«Clairement, il ne s'agit pas de quelques cas isolés comme on veut nous le faire croire», s'insurge Nicholas Mercer, ancien conseiller juridique de l'armée britannique en Irak, auprès de Channel 4. Vent debout contre le gouvernement britannique, il accuse David Cameron de saboter les investigations pour empêcher les avocats de prouver que de nombreux vétérans sont responsables d'abus et de crimes allant du viol au meurtre. 

De son côté, le premier ministre accuse les cabinets d'avocats de créer une industrie qui tente de tirer profit de poursuites abusives contre les soldats. Parmi les mesures envisagées pour lutter contre ces plaintes jugées abusives, figurent le renforcement des pouvoirs d'enquête des autorités et la fin des accords entre avocats et plaignants qui prévoient le paiement d'honoraires uniquement en cas de succès au tribunal. 

Face à ces accusations, Nicholas Mercer rappelle que certaines de ces poursuites s'étaient avérées justifiées, évoquant le fait que le ministère britannique de la Défense avait déjà payé 15,1 millions de livres (17,6 millions d'euros) de dommages et intérêts à plus de 200 Irakiens qui accusaient les troupes britanniques de les avoir détenus illégalement et torturés à la suite de l'invasion de l'Irak en 2003.