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Grâce à ses film à 200 dollars, le Tarantino ougandais fait vivre son bidonville

Réalisateur de film, Nabwana Isaac Godfrey Geoffrey organise des productions dont l'amateurisme saute aux yeux, mais qui font vivre un bidonville ougandais autour d'un projet amusant.

Il s’est lui-même baptisé le Tarantino ougandais, et ses fans ont repris le surnom. Un cinéaste self made-man originaire d’Ouganda tourne, dans le bidonvilles du pays, des films d’actions violents inspirés de l’univers de Quentin Tarantino pour beaucoup moins cher que la star américaine. Chaque long métrage coute en effet à  Nabwana Isaac Godfrey Geoffrey (IGG)… environ 200 dollars.

Nabwana Isaac Godfrey Geoffrey produit, écrit, réalise et édite ses propres films dans un bidonville, Wakaliga, d’ores et déjà surnommé «Wakaliwood».

Tournés pour un prix moyen de 200 dollars, les fils de Nabwana Isaac Godfrey Geoffrey impliquent la communauté. Certains acteurs sont même appelés à jouer plusieurs rôles dans les productions maison du quartier. L’épouse du réalisateur, elle, est devenue une pro des effets spéciaux : des préservatifs sont ainsi utilisés avec du colorant alimentaire pour imiter le sang. Quant aux acteurs, ils sont à peine payés, mais ce n'est pas ce qui compte le plus. 

Plus productif que son homologue américain, le réalisateur ougandais réalise environ un film par mois, qu’il monte grâce à des logiciels gratuits trouvés sur internet. Il rajoute ainsi des explosions, des hélicoptères, des monuments comme Big Ben ou la Tour Eiffel. Preuve que son travail implique en tout cas tout le bidonville, les habitants ont fabriqué un faux hélicoptère pour améliorer le rendu dans les films.

Si les images peuvent faire sourire, Nabwana Isaac Godfrey Geoffrey commence en tout cas à faire parler de son quartier et de son travail. Grâce à une opération de crowdfunding, son prochain film, sur le virus Ebola, a déjà récolté 2 000 dollars.