«Notre satisfaction, c'est quand on les voit sourire à nouveau» explique Cristina, une des trois jeunes coiffeuses à l'origine de l'initiative. «Comme ça, ils ne sont plus invisibles !» ajoute-t-elle.
Touchés par le sort des plus démunis et inspirés par un concept similaire en Australie, elle et ses collègues Ana et Jonathan ont décidé de s'impliquer pour les aider à leur façon. Alors pendant que certains font la grasse matinée, les trois coiffeurs écument les rues de Madrid à la rencontre de ses 2000 sans-abris pour leur proposer leurs services.
«Souvent ils sont très surpris» explique Jonathan à The Local. «Parfois, ils refusent qu'on leur coupe les cheveux car ils disent que ça leur tient chaud l'hiver».
Mais pour beaucoup, c'est un bonheur de pouvoir échanger et d'être coocooné : «C'est tellement bon de pouvoir raconter son histoire, ça faisait si longtemps que je n'avais pas parlé avec des gens!» s'enthousiasme Eduardo, 38 ans, pendant qu'Ana lui coupe les cheveux. Ancien pédiatre, il a perdu son travail quand la crise économique a frappé l'Espagne et s'est retrouvé à la rue.
Cristina confirme : «Ils sont tellement contents du résultat qu'en général, ils insistent pour nous donner un petit quelquechose ou pour nous offrir un café», sourit-elle.
L'Espagne n'est pas le seul pays où se développe cette tendance. En France, plusieurs coiffeurs indépendants font de même, notamment à Paris.