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Manuel Valls conteste l'élection du président gabonais : polémique au Gabon

Le Premier ministre Manuel Valls a indiqué que le président gabonais, Ali Bongo, n'avait pas été élu «comme on l'entend», provoquant de vives réactions du côté des autorités du Gabon.

Le chef du gouvernement français réagissait aux questions d'un intervenant lors de son passage le 16 janvier à l'émission On n'est pas couché sur France 2. L'humoriste Jérémy Ferrari apostrophait Manuel Valls au sujet de la présence du chef de l'Etat gabonais à la marche du 11 janvier à Paris en présence de dizaines de chefs d'Etat étrangers.

«Comment vous expliquez qu’Ali Bongo se retrouve en tête d’une marche pour la liberté d’expression ?», lui a demandé l'humoriste. «Je retiens le président de l'Autorité palestinienne, le premier ministre israélien et surtout un autre africain, élu lui, Ibrahim Boubacar Keïta», a répondu le Premier ministre.

Les «deux pays entretiennent d’excellentes relations», selon le ministre de l’Intérieur gabonais

«Parce qu'Ali Bongo n'est pas élu lui ?», a poursuivi l'intervenant, et Manuel Valls de répondre : «Non, pas comme on l'entend». Les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux tandis que l'ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, a été rappelé au pays pour consultation, a annoncé le ministre de l’Intérieur gabonais, Pacôme Moubelet Boubéya, à la télévision le 17 janvier. Il s'est déclaré surpris face à de telles allégations, alors que d'après lui, les «deux pays entretiennent d’excellentes relations».

Un haut responsable, proche de la présidence de la République, aurait qualifié ces propos de Manuel Valls d'«incongruité irresponsable à huit mois de la prochaine élection présidentielle au Gabon», peut-on lire sur RFI. «Il confirme ce que nous savions déjà. Ali Bongo doit tirer les conclusions de son imposture», a déclaré à chaud le président du parti d'opposition Arena, Alliance pour le renouveau national, Richard Moulomba Moumbo.