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Les émissions humaines de gaz à effet de serre retarderaient la prochaine ère glacière

Des scientifiques en sont désormais convaincus, le réchauffement climatique est tel qu'il provoquera des bouleversements climatiques inédits.

Une nouvelle étude scientifique publiée mercredi dans la revue Nature suggère que les humains ont provoqué une nouvelle époque géologique à cause des émissions de gaz à effet de serre. L'émission massive de ces gaz depuis l'ère de l'Holocène aurait «reporté» un autre âge de glace de «50 000 ans». Il faudra donc attendre 100 000 ans pour que celui-ci intervienne.

Deux acteurs clés jouent un rôle décisif dans le passage d'une ère glacière à une autre. Le facteur hors de contrôle des humains est le cycle de Milankovitch de la Terre, qui décrit les mouvements inconstants de la Terre lorsqu'elle tourne sur son axe et autour du soleil sur de vastes périodes de temps. Cela peut affecter l'arrivée de la lumière du soleil sur différentes parties de la planète bleue et donc avoir des conséquences sur les saisons. Un été plus froid, peut engendrer l'accumulation d'importantes quantités de glace sur de longues périodes notamment dans les hautes latitudes de l'hémisphère nord. Le deuxième facteur qui est en revanche sous notre contrôle, est le taux d'émission de carbone dans l'atmosphère. L'être humain peut très bien influer ce taux par le biais entre autre du nombre de forêts détruites ou encore par la combustion des énergies fossiles.

Une trop grande émission de dioxyde de carbone provoque un réchauffement global et celui-ci, s'il est intense, peut contrecarrer du cycle de Mikankovitch et donc influer fortement sur les ères glaciaires. «Nous voulions comprendre ce qui déclenche une entrée en glaciation, et ce que nous avons trouvé est une fonction d'une simplicité déconcertante, qui est le rapport entre l'insolation autour de 65 degrés de latitude nord et la teneur en CO2 de l'atmosphère», a déclaré Hans Joachim Schellnhuber, l'un des trois auteurs de l'article et directeur fondateur de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur le climat. «Il est effarant de voir que l’impact de l’homme sur le climat est capable d’interférer avec un mécanisme qui a façonné la Terre.» a constaté son confrère Andrey Ganopolski.

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