Schengen ne doit pas mourir. C’est en tout cas ce qu’a estimé aujourd’hui la Commission européenne. Cette déclaration, et le souhait de «revenir à la normale aussi vite que possible», fait suite à la remise en place de contrôles aux frontières qui ont été décidées par le Danemark et la Suède ces derniers jours.
Le commissaire aux Migration de l’UE, Dimitris Avramopoulos a ainsi estimé que les «mesures exceptionnelles» ne doit pas durer et que la situation doit très vite évoluer. La Commission européenne avait en effet convoqué des ministres danois, suédois et allemand pour qu'ils améliorent leur coordination. Le tout alors que les voix en faveur de la fin des accords de Schengen se font de plus en plus fortes. «Nous sommes tous convenus que Schengen et la libre circulation devaient être sauvegardés», a donc estimé le commissaire européen.
Dans les faits pourtant, les dernières mesures prises par la Suède ou le Danemark sont une étape de plus dans le délitement des accords de libre circulation au sein de l’Union européenne. Ainsi, la Suède, qui avait déjà réintroduit des contrôles à ses frontières, impose depuis le 4 janvier aux compagnies de trains et d'autocars qui empruntent le pont de l'Öresund à partir du Danemark de vérifier les identités. En représailles, le Danemark, qui craint que les migrants sans-papiers refoulés par la Suède ne restent sur son territoire, a réagi par une réintroduction des contrôles à sa frontière avec l'Allemagne, d'où arrivent de nombreux migrants.
«Nous sommes tous d'accord sur le fait que nous voulons protéger le système Schengen», a toutefois affirmé Dimitris Avramopoulos devant la presse. Avant, toutefois, de reconnaitre un vrai problème en Union européenne. «Notre problème à ce moment en Europe, c'est que nous n'avons pas un système efficace de contrôle des frontières extérieures, notamment à la frontière gréco-turque».
Les ministres danois et suédois ont, eux, affirmé être prêt à revenir sur leurs mesures, à condition toutefois que l’Europe agisse. «Il y a un besoin de solutions européennes», a ainsi estimé la Danoise Inger Stojberg qui affirme que son pays ne voulait pas «être la destination finale de milliers et de milliers de demandeurs d'asile». Il faut «ralentir les autoroutes qui ont été introduites à travers l'Europe, via la Grèce, les Balkans, l'Autriche et l'Allemagne», vers les pays nordiques a aussi affirmé son homologue suédois.