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Peter Tatchell: Le silence de David Cameron face aux exécutions saoudiennes est «absolument honteux»

L’absence de réaction du premier Ministre britannique à la mise à mort de 47 prisonniers par l’Arabie Saoudite a été qualifiée d’«absolument honteux» par un défenseur des droits de l’homme.

Peter Tatchell, qui dirige une association de défense des droits de l’homme, a affirmé que le silence du gouvernement britannique sur les mises à mort était «complètement immorale». L’Arabie Saoudite a fait décapiter 47 personnes, dont le leader religieux chiite Nimr al-Nimr ce samedi. Son exécution a déclenché des émeutes dans la région, et après que l’ambassade saoudienne ait été attaqué à Téhéran, le royaume a rompu ses liens diplomatiques avec l’Iran.

Lundi, le secrétaire d’Etat britannique chargé du Moyen-Orient Tobias Ellwood a déclaré dans un communiqué : «Le Royaume-Uni est fermement opposé à la peine de mort. Nous avons souligné cela aux autorités saoudiennes et nous avons exprimé notre déception concernant l’exécution de masse». David Cameron n’a pas encore commenté les exécutions et l’accroissement des tensions régionales.

L’organisation de défense des droits de l’homme Reprieve (grâce) a affirmé que le Royaume-Uni «ne doit pas fermer les yeux sur de telles atrocités et doit appeler urgemment le royaume à changer de cap. Maya Foa, le directeur de Reprieve a déclaré : «le gouvernement saoudien continue à cibler ceux qui ont demandé des réformes intérieures, exécutant au moins quatre d’entre eux aujourd’hui. Il y a maintenant de véritables inquiétudes sur le fait que les manifestants condamnés à mort alors qu’ils étaient enfants seront les prochains sur la liste à faire face au sabre du bourreau. Les alliés de l’Arabie Saoudite – dont les États-Unis et le Royaume-Uni – ne doivent pas fermer les yeux sur de telles atrocités et doivent urgemment appeler le royaume à changer de cap».

L’incident a aussi suscité des demandes de clarifications concernant le vote du gouvernement britannique en faveur de la présence de l’Arabie Saoudite dans le conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Des révélations de Wikileaks publiées l’année dernière ont suggéré que la Grande-Bretagne était impliquée dans un accord de vote destiné à assurer que l’Arabie Saoudite et le Royaume-Uni feraient parti du jury.

 Natalie Bennett, la tête du parti des Verts, a déclaré que la présence de la monarchie des Saoud dans ce jury était «l’un des nombreux problèmes soulevés par ces exécutions de masse» et a appelé à une enquête publique concernant le vote datant de 2013. «A la lumière des évènements du weekend, le gouvernement devrait lancer une enquête afin de déterminer qui a pris la décision de violer la procédure des Nations Unies et les principes universels des droits de l’homme. Les résultats de cette enquête devront être rendus publics» a-t-elle affirmé.

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