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Après 5 ans d’humiliations, Syriza doit former un gouvernement de coalition

Alexis Tsipras, le leader de Syriza s’est adressé aux milliers de supporters réunis pour la victoire à Athènes. Il doit maintenant s’atteler à la constitution d’un gouvernement stable et veut se débarrasser des trois principaux créanciers du pays.

« La Grèce tourne le dos à 5 ans d’humiliations et de souffrances, de peur et d’autoritarisme », s’est exclamé Alexis Tsipras, le leader de Syriza qui a remporté les législatives grecques. Au terme du scrutin du 25 janvier, le parti de gauche radicale a obtenu 149 élus sur les 300 que compte le Parlement grec, ratant de très peu la majorité absolue.


Un responsables de Syriza a confié à l’agence Reuters que le chef de file du parti gauche espérait lundi, prêter serment en tant que Premier ministre et mardi, disposer d’un gouvernement.


Le 26 janvier, Syriza a réussi à obtenir le soutien nécessaire pour former un nouveau gouvernement au terme d’une rencontre officielle avec Panos Kammenos, dirigeant du parti anti-austérité Grecs indépendants. Ce parti s’oppose aussi aux modalités de renflouement du pays. Panos Kammenos a déclaré que son parti soutiendrait la candidature de Tsipras comme prochain chef de gouvernement.
« A partir de ce moment, la Grèce dispose d'un gouvernement. Les Grecs indépendants voteront la confiance au Premier ministre Alexis Tsipras. Il y a un accord de principe », a lancé Panos Kammenos, après avoir parlé avec le chef de Syriza, rapporte Reuters.


Syriza a besoin d’un partenaire de coalition pour disposer d’une majorité au Parlement soit, 151 voix, et pour pouvoir former un gouvernement. Les Grecs indépendants ont remporté 13 sièges lors des élections législatives.

A 40 ans, Alexis Tsipras s’apprête à former le premier gouvernement au sein de la zone euro qui aura pour but d’abandonner la politique de rigueur budgétaire imposée à la Grèce par la Chancelière allemande Angela Merkel depuis 2010 en contrepartie du renflouement de l’Etat.


« Le verdict du peuple grec signifie la fin de la troïka…Le verdict du peuple grec met un point final au cercle vicieux de l'austérité dans notre pays », a lancé Alexis Tsipras, évoquant ses trois créanciers principaux : l'Union européenne (UE), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE).


Il a aussi ajouté que le nouveau gouvernement grec sera prêt à « coopérer et négocier pour la première fois avec ses partenaires une solution juste, qui profite à tous et qui soit durable » .


Le leader politique de 40 ans a expliqué que la « priorité absolue » du pays était de faire en sorte que le peuple grec retrouve « sa dignité perdue » . D’ailleurs, toute sa campagne s’est fait sous le slogan « L’espoir arrive » .


« Notre priorité est de panser les plaies laissées par la crise, de garantir la justice, de rompre avec les oligarques, les cercles dirigeants et la corruption. Nous avons devant nous une grande possibilité pour la Grèce et l’Europe », a notamment déclaré Alexis Tsipras.


«Nous sommes contents que la démocratie existe dans notre pays», a confié à RT un partisan de Syriza, avant d’ajouter : « Nous aurons un meilleur système de santé et un système scolaire amélioré. Nous sommes contents de célébrer cet événement. On ne peut rien changer en un jour, mais nous espérons que Syriza nous apporter l’éducation, la démocratie et la liberté d’expression ».


La crise de la dette grecque a commencé en 2010 et depuis, le pays a mis en œuvre d’importantes réformes et des économies drastiques. L’économie du pays est plongée dans une profonde récession qui a engendré un taux de chômage très élevé, une hausse des impôts fonciers et la diminution du salaire minimum.


Les dirigeants de l’UE ont régi de différentes façons après la victoire de Syriza. François Hollande, le président français, cité par l’Agence France Presse (AFP), a félicité Alexis Tsipras en soulignant « l’amitié qui unit la France et la Grèce ».

De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron a exprimé son inquiétude pour l’avenir de la Grèce. Selon lui, le résultat des élections grecques va accroître l’incertitude économique à travers l’Europe. C’est pourquoi le Royaume-Uni doit respecter son plan en assurer la sécurité chez lui, peut-on lire sur son compte Twitter.