A l’origine de l’initiative, une parcelle de terrain belge a progressivement été coupée du reste du pays par les évolutions naturelles, qui ont vu la rivière la Meuse séparer une péninsule, reliée uniquement aux Pays-Bas.
Ces 14 hectares situés près de la ville de Visé, à la frontière, sont vite apparus comme tiraillés entre leur appartenance officielle, la Belgique, et officieuse, les Pays-Bas. Cette région de non-droit est ainsi devenue un havre de paix pour les dealers de drogue et autres proxénètes.
Il y a trois ans, c’est un corps dépourvu de tête qui y a été retrouvé. En dépit du caractère interpellant de la macabre découverte, les autorités de chacun des pays se renvoyaient l’ascenseur.
Des passants «ont alerté les autorités néerlandaises, qui leur ont dit que c’était dans le territoire belge», explique Jean-François Duchesne, commissaire de police de la région de la Basse Meuse, au journal britannique The Guardian. Mais la zone était difficilement accessible aux forces de l’ordre belges, qui ne pouvaient passer la frontière néerlandaise sans autorisation pour rejoindre le bout de territoire. «Du coup, nous devions y aller par bateau avec tout ce dont nous avions besoin (juge, médecin légiste, laboratoire judiciaire) (...) Ce n’était vraiment pas pratique», rapporte le commissaire.
Alors que l’accord final est prévu pour 2016, ces soucis seront bientôt de l’histoire ancienne puisque le territoire passera dans les mains des Pays-Bas, qui donneront en échange, un petit lopin de terre à la Belgique. Tout est bien qui finit bien.