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70ème anniversaire de la libération d’Auschwitz

Les célébrations du 70ème anniversaire de la libération du camp de concentration nazi d’Auschwitz-Birkenau se déroulent en Pologne, dans le musée du camp.

Les représentants de 42 pays sont attendus, dont le président polonais Bronislaw Komorowski, le président allemand Joachim Gauck et leur homologue ukrainien Petro Porochenko. En revanche, Barack Obama, le président américain, David Cameron, le Premier ministre britannique et la chancelière Angela Merkel avaient annoncés qu’ils ne participeraient pas à ces célébrations.

Cette réunion des chefs d’Etat et de gouvernements étrangers en Pologne est marquée par la crise politique la plus grave depuis la fin de la Guerre froide qui oppose l’Occident à la Russie à propos de l’Ukraine.

La Pologne a choisi de ne pas inviter le président russe à Auschwitz, un geste politique fort pour souligner sa position dans la crise. Varsovie n’a pas directement interdit à Vladimir Poutine de participer aux célébrations. La Pologne a simplement modifié le protocole des cérémonies et n’a invité aucun dirigeant étranger. Mais en même temps, le président ukrainien Petro Porochenko aura le statut d’un invité d’honneur puisque c’est le Premier ministre polonais Ewa Kopacz qui l’a invité personnellement.

Officiellement, la Russie est représentée par Sergueï Ivanov, le chef de l’administration présidentielle alors que Vladimir Poutine s'est rendu au Musée juif de Moscou.

Le scandale diplomatique est aggravé par les déclarations controversées, prononcées la semaine dernière par le ministre polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna, qui a reconnu aux Ukrainiens le mérite de la libération des prisonniers du plus célèbre des camps de la mort en affirmant que c’était le premier front ukrainien de l’Armée rouge qui l’avait libéré.

Cette déclaration est historiquement inexacte, parce que le front porte le nom du territoire où il menait ses opérations. Il était donc composé de soldats d’origines différentes, dont des Ukrainiens, des Russes, des Tatars, des Tchétchènes, des Polonais et d’autres encore. Nombreux sont ceux qui ont critiqué le ministre polonais qui a dû reconnaître qu’il avait involontairement fait une généralité d’un épisode de la libération : le char qui a démoli l’une des installations du camp d’Auschwitz était piloté par un soldat ukrainien.

Pour mettre fin aux spéculations concernant l’identité exacte de ceux qui ont libéré Auschwitz, le ministère russe de Défense a publié le 27 janvier une série de documents d'archive relatifs à cet événement historique. Parmi eux, il y a un tableau de service des troupes qui composaient la 60ème Armée du premier front ukrainien, celle qui a libéré le camp.

Les propos de Grzegorz Schetyna et le fiasco des invitations pour les cérémonies commémoratives n’ont pas calmé, en Russie, les spéculations sur le fait que les autorités polonaises déforment la vérité historique pour nourrir les courants antirusses. Varsovie a formulé les critiques les plus virulentes contre Moscou tout au long de la crise ukrainienne tout en soutenant les forces politiques qui ont pris le pouvoir à Kiev lors du coup d’Etat de février 2014.