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Les enjeux cruciaux de la rencontre entre Netanyahou et Trump

Benjamin Netanyahou rencontre Donald Trump à Mar-a-Lago dans un contexte politique tendu en Israël. Gaza, Iran, Liban et Syrie seront au cœur d’échanges marqués par des divergences stratégiques. Le Premier ministre israélien espère capitaliser sur l’appui américain pour se relancer sur la scène intérieure.

Il s’agira de la cinquième rencontre entre Benjamin Netanyahou et Donald Trump depuis le retour de ce dernier à la Maison-Blanche. Le 29 décembre, le Premier ministre israélien est attendu à Mar-a-Lago, en Floride, pour une entrevue qu’il espère décisive.

À l’approche des législatives prévues en octobre 2026, et alors que sa popularité est fragilisée par le « Qatargate » et la création controversée d’une commission d’enquête sur le 7-Octobre pilotée par le Likoud, Netanyahou cherche à se prévaloir du soutien sans faille des États-Unis. Le 28 décembre encore, des manifestants rassemblés devant sa résidence à Jérusalem l’appelaient à « ne pas revenir des États-Unis ».

Le feu vert pour une nouvelle frappe sur l'Iran ?

Adepte des coups de théâtre, le chef du gouvernement israélien compte sur Donald Trump, qui est récemment intervenu à plusieurs reprises pour appeler à sa grâce judiciaire, afin de reprendre l’initiative sur quatre dossiers régionaux majeurs.

À Gaza, les divergences sont réelles. Washington pousse à l’entrée en vigueur de la deuxième phase du cessez-le-feu d’octobre, incluant le retrait progressif israélien, la démilitarisation du Hamas et la mise en place d’une administration technocratique palestinienne.

Donald Trump, désireux de lancer son « Conseil de la paix » à Davos fin janvier et de consolider son image de faiseur de paix, entend accélérer le processus. Netanyahou, sous pression de l’aile dure de sa coalition, chercherait au contraire à convaincre son allié de reprendre l’offensive. Les discussions menées en amont par les émissaires américains avec le Qatar, l’Égypte et la Turquie illustrent l’intensification de la médiation.

Sur l’Iran, Netanyahou tentera d’obtenir un feu vert américain à de nouvelles frappes. Mais Trump privilégie, pour l’heure, la voie diplomatique. 

Au Liban, le Premier ministre israélien pourrait monnayer des concessions sur Gaza contre un soutien américain à une action militaire. Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël continue ses frappes et occupe plusieurs positions au sud, tandis que le désarmement du Hezbollah reste incomplet.

Enfin, la Syrie cristallise une autre ligne de fracture. Là où Israël souhaite maintenir une zone tampon face au pouvoir d’Ahmed al-Chareh, Washington mise sur une stabilisation progressive. Des médiations laissent entrevoir de timides avancées.