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Noël sous les bombes israéliennes au Sud-Liban

Le jour de Noël a été marqué par de nouvelles frappes israéliennes au Sud-Liban et dans la Békaa. Au moins trois personnes ont été tuées, tandis qu’une équipe de journalistes a été prise pour cible. Ces attaques confirment une tension militaire persistante et une intimidation accrue sur le terrain.

La journée de Noël n’a offert aucun répit au Liban. Jeudi 25 décembre, l’armée israélienne a multiplié les frappes aériennes et les tirs dans le Sud du pays et le nord de la Békaa, faisant au moins trois morts selon le ministère libanais de la Santé. Ces attaques, menées malgré le caractère symbolique de la date, confirment la persistance d’une tension militaire élevée le long du front libanais.

Parmi les frappes les plus marquantes figure le bombardement d’un véhicule à l’entrée de Hoch Sayyed Ali, dans le Hermel, région frontalière de la Syrie. Israël affirme y avoir éliminé Hussein Mahmoud Morched al-Jawhari, présenté comme un cadre clé de l’unité 840 de la Force al-Quds iranienne, impliquée dans la planification d’attaques contre Israël depuis la Syrie et le Liban.

Israël vise la presse libanaise

Une seconde personne a également été tuée dans cette frappe. Plus au sud, un autre bombardement visant un véhicule entre Jmaïjmé et Majdel Selm a fait un mort, identifié comme Mohammad Alaeddine. L’armée israélienne affirme qu’il s’agissait d’un membre du Hezbollah chargé de la reconstruction de ses infrastructures, une accusation démentie implicitement par des sources du parti chiite, qui affirmaient récemment ne plus avoir de présence armée dans la zone.

La journée a aussi été marquée par un incident grave visant des journalistes. À Dhaïra, dans le caza de Tyr, une équipe de la chaîne al-Mayadeen a essuyé des tirs directs, selon le témoignage du caméraman Ali Hanqir, contraint de quitter les lieux avec son collègue. Un drone israélien aurait également largué une munition à proximité. Peu après, l’armée israélienne a largué des tracts accusant des individus présents dans la zone de collecter des informations pour le Hezbollah, illustrant une stratégie mêlant frappes militaires et guerre psychologique.

La nuit et la matinée avaient déjà été agitées, avec des explosions à Kfar Kila, Houla et Meis el-Jabal, où des drones ont largué des bombes et dynamité des bâtiments. À Blida, une maison a pris feu après une frappe, tandis que l’armée libanaise est intervenue pour évacuer du matériel civil par crainte de nouveaux bombardements. Une séquence qui souligne la fragilité persistante du cessez-le-feu et l’extension du champ des cibles, dans un Liban toujours exposé à l’escalade.