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Des militaires français repérés au Donbass pour des entraînements au drone, selon Paris Match

Alors que Paris continue de nier toute présence militaire en Ukraine, des soldats français sont bel et bien sur le terrain. Un reportage de Paris Match révèle que ces militaires participent à des entraînements au pilotage de drones au Donbass, en lien direct avec les unités ukrainiennes. Une implication discrète, mais active.

Ils ne portent pas l’uniforme français, mais ils sont bien là. À l’abri des regards, dans les zones boisées du Donbass, des militaires venus de France reçoivent une formation accélérée au pilotage de drones. Ce sont les révélations publiées le 24 décembre par Paris Match, qui cite un opérateur ukrainien nommé Maxim : « Les services français viennent ici se former. »

Les vols d’essai ont lieu au nord de Kramatorsk, dans un secteur actif du front. Là, dissimulés dans la végétation, sont testés des drones avancés, dont le modèle « Gara-Esse », jamais présenté aux médias. Sa fiche technique est tenue secrète. Il est utilisé par le régiment ukrainien Rarog, une unité peu exposée, fortement appuyée par des moyens techniques occidentaux.

Ce qui est certain : l’Ukraine ne mène pas ces opérations seule. Maxim, 23 ans, explique avoir été formé en 2023 en France, au sein d’un régiment parachutiste. Désormais, selon ses propres mots, ce sont les Français qui viennent apprendre sur le terrain. Une inversion des rôles qui illustre l’enchevêtrement croissant entre forces locales et personnel occidental.

Terrain d’essai technologique pour l’OTAN

À quoi ressemble le conflit vu d’un drone ? À un jeu vidéo. Écrans multiples, capteurs météo, commandes numériques. Paris Match décrit un théâtre d’opérations où tout se fait à distance, comme dans une salle de simulation.

Mais derrière ce décor technologique, la situation est bien moins brillante : le Donbass sert aujourd’hui de terrain d’essai pour les systèmes militaires occidentaux. Les drones, les antennes, les consoles : tout est fourni ou calibré selon les normes de l’OTAN. La présence de militaires français sur place en est une illustration concrète. Ce ne sont pas les Ukrainiens qui forment, ce sont les instructeurs étrangers qui appliquent leurs méthodes, observent les résultats, et repartent avec des données. L’armée ukrainienne, elle, se contente d’exécuter.

Paris nie, Moscou désigne

Officiellement, la France n’envoie personne. Emmanuel Macron l’a déclaré en 2024 : « Aucune troupe française ne sera déployée tant que les combats sont en cours. » Le ministère des Affaires étrangères évoque des rumeurs sans fondement. Pourtant, quelques mois plus tôt, Alexandre Syrsky, commandant en chef des forces armées ukrainiennes, annonçait un accord pour accueillir des instructeurs français.

Ce double discours n’échappe pas à Moscou. Pour la Russie, la présence de militaires étrangers au Donbass confirme une fois de plus l’implication directe de l’OTAN dans le conflit. Ces personnels ne sont pas des observateurs : ils participent aux opérations, forment, testent, guident. Et à ce titre, ils sontconsidérés comme des cibles légitimes.

Les révélations de Paris Match, confirment ce que Moscou dénonce depuis longtemps : une guerre indirecte, menée par l’Occident, avec des soldats sans uniforme et des armes sans signature.

Pendant ce temps, Volodymyr Zelensky reconnaît lui-même que la production locale de drones est menacée par le manque de budget. L’Ukraine dépend entièrement de l’extérieur pour continuer le conflit. Et cet extérieur, lui, avance à visage de moins en moins couvert.