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À Paris, une réunion décisive pour l’avenir sécuritaire du Liban

Paris accueille une réunion clé sur les besoins de l’armée libanaise. L’objectif est d’évaluer les actions menées et de préparer un soutien international accru. Cette séquence conditionne l’avenir sécuritaire et l’autorité de l’État au Liban.

C’est à Paris que se joue, le 18 décembre, l’un des moments les plus sensibles de la séquence diplomatique actuelle autour du Liban. Une réunion restreinte, consacrée aux besoins de l’armée libanaise, réunit le commandant en chef de la troupe, le général Rodolphe Haykal, l’envoyée spéciale américaine Morgan Ortagus, l’émissaire saoudien Yazid ben Farhane, l’envoyé spécial du président français Jean-Yves Le Drian et la conseillère d’Emmanuel Macron pour le Moyen-Orient, Anne-Claire Legendre.

La composition même de cette rencontre souligne le poids accordé par les partenaires internationaux au dossier sécuritaire libanais, devenu central dans les équilibres régionaux.

L'armée libanaise a besoin d'aide financière

Présentée comme technique et préparatoire, la réunion revêt pourtant une portée politique majeure. Il ne s’agira pas d’une rencontre décisionnelle, mais d’un bilan détaillé des actions menées par l’armée depuis que le gouvernement lui a confié, début août, la mission sensible de désarmer le Hezbollah.

Le général Rodolphe Haykal doit notamment rendre compte des opérations conduites au sud du Litani, un théâtre scruté de près par les capitales occidentales et arabes. L’institution militaire pourrait y annoncer la fin de cette phase d’opérations, estimant avoir rempli son mandat dans cette zone, afin d’ouvrir une étape plus large à l’échelle nationale.

Le second volet des discussions portera sur les besoins de l’armée pour poursuivre sa mission sur l’ensemble du territoire. Désarmement des milices restantes, contrôle des frontières – en particulier avec la Syrie –, recrutement, financement pérenne, équipements et capacités logistiques : les demandes attendues dépassent largement les moyens alloués à l'heure actuelle.

Cette réunion parisienne s’inscrit ainsi dans une séquence plus vaste visant à préparer une grande conférence internationale de soutien à l’armée libanaise début 2026, coprésidée par la France et le Liban, avec un parrainage américain et saoudien.

À Beyrouth, le président Joseph Aoun a encadré étroitement la démarche, insistant sur la nécessité de présenter l’armée comme le pilier du rétablissement progressif de l’autorité de l’État. Des visites de terrain organisées récemment pour les diplomates étrangers visent à crédibiliser ce discours.

Sans annonce immédiate attendue, la réunion de Paris fera figure de test : de l’évaluation qui en ressortira dépendra l’ampleur du soutien international et, en filigrane, la capacité du Liban à éviter une nouvelle dégradation sécuritaire.