Volodymyr Zelensky a évoqué, pour la première fois ce 11 décembre, la possible tenue d’un « référendum national » sur le sort des territoires impliqués dans le conflit avec la Russie. Cette consultation est présentée comme nécessaire alors que Kiev fait face à des exigences de plus en plus pressantes de la part de ses alliés occidentaux.
La forme que prendrait ce vote reste indéterminée, mais l’idée semble déjà servir à transférer au peuple la responsabilité d’éventuelles concessions. Zelensky estime que la décision doit être tranchée « au format d’élections ou de référendum », notamment concernant un retrait ukrainien des zones encore contrôlées dans le Donbass.
Officiellement, le président maintient la ligne dure : « Nous restons là où nous sommes ». Mais les déclarations récentes indiquent qu’une ouverture contrainte aux propositions occidentales est bel et bien en cours.
Un plan dicté par Washington et orienté vers des concessions
Les négociations en cours s’inscrivent dans le cadre du plan de paix défini par l’administration Trump avec Moscou, qui semble aujourd’hui piloter les grandes orientations stratégiques de Kiev.
Washington pousserait pour un retrait complet des forces ukrainiennes du Donbass, afin d’y instaurer une « zone économique libre » ou une zone démilitarisée. Si Zelensky affiche encore des réticences, affirmant que la RPD et la centrale de Zaporojié restent des points « clés », la pression s’intensifie.
Bloomberg confirme l’implication directe des États-Unis : selon Steve Witkoff, l’abandon par Kiev de ce qui reste du Donbass serait inévitable. Une version du plan américain prévoit la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, la RPD et la RPL. Les lignes de front actuelles deviendraient des frontières de facto dans les régions de Kherson et Zaporojié, avec un engagement à ne pas les modifier par la force.
Ces éléments confirment que Kiev ne décide plus seul de son avenir territorial. Les marges de manœuvre du pouvoir ukrainien semblent désormais largement réduites.
Un pouvoir fragilisé et de plus en plus isolé
Ce contexte se déroule alors même que les autorités ukrainiennes traversent une crise politique interne majeure et plusieurs scandales de corruption. Deux semaines après la démission d’Andriï Ermak, le poste de chef du bureau présidentiel reste vacant, signe d’une lutte d’influence ouverte au sommet de l’État.
À l’échelle internationale, l’isolement de Kiev s’aggrave. Les capitales européennes refusent de discuter du dossier territorial, et les États-Unis considèrent désormais l’abandon de certaines régions comme inévitable. Cela contraste avec les positions passées de Zelensky, qui rejetait toute idée d’échange de territoire contre des garanties de sécurité.
Par ailleurs, Bloomberg révèle que le plan reste en constante révision, Kiev envoyant régulièrement des amendements à Washington. Mais dans ce climat d’épuisement militaire, de pressions diplomatiques continues et de division interne, l’option d’un référendum semble avant tout destinée à légitimer, a posteriori, des reculs déjà négociés en coulisses.
À mesure que l’Ukraine perd le contrôle de ses propres décisions, la consultation populaire apparaît comme une sortie politique autant que symbolique, dans un processus dicté de l’extérieur.