Emmanuel Macron a entamé une visite d’État en Chine, à l’invitation de Xi Jinping. Ce voyage, le quatrième du genre pour Macron en Chine, se déroule à Pékin puis à Chengdu, et s’inscrit dans le sillage de la visite de Xi Jinping en France en 2024 à l’occasion du 60ᵉ anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. Le président français et son épouse sont venus accompagnés de six ministres et de 35 dirigeants d’entreprises parmi lesquels, les patrons d'Airbus, de Danone, d'EDF, d'Orano ou encore de Veolia.
Parmi les objectifs affichés par l’Élysée, celui « d'approfondir la relation franco-chinoise en matière économique, commerciale, culturelle et éducative » à l’heure où le déficit commercial entre la France et la Chine atteint des records – 47 milliards d’euros en 2024 contre 21 milliards en 2013. Figurait également au menu la volonté de « réaffirmer le rôle de l'Europe dans un contexte géopolitique et économique très volatile ».
« Je vous propose un triple agenda positif pour nos relations : celui de stabilité géopolitique, de rééquilibrage économique et de soutenabilité environnementale », a notamment déclaré le président français après un entretien restreint, avant d’évoquer la nécessité à ses yeux de « nous mobiliser en faveur de la paix et de la stabilité dans le monde et de l’Ukraine ».
Les relations franco-chinoises « reléguées au second plan » ?
« Nous avons une attente constante à l'égard de la Chine. C'est qu'elle use de son influence auprès de la Russie pour l'amener à cesser la guerre » en Ukraine, a de son côté déclaré l'Élysée, citée par une presse française aux aguets sur cette thématique. Lors de son précédent voyage à Pékin en 2023, en compagnie de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron avait enjoint Xi Jinping à « ramener la Russie à la raison ».
L’Ukraine a ainsi figuré au menu des échanges entre les deux dirigeants et, lors d’une conférence de presse conjointe, Emmanuel Macron a notamment plaidé en faveur d’un moratoire sur les frappes russes sur les infrastructures critiques ukrainiennes.
Alors que les pourparlers sous l’égide de Washington, autour d’un plan de paix, se poursuivent « Emmanuel Macron comptait profiter de sa visite d'État en Chine pour refaire passer ce message, quitte à reléguer au second plan les sujets strictement bilatéraux entre la France et la Chine », a notamment analysé Les Échos.
« Nous nous opposons à toutes les accusations irresponsables et accusatoires », a sèchement déclaré Xi Jinping lors d’une allocution à la presse, la Chine étant régulièrement accusée par les alliés de Kiev de soutenir la Russie. Quant aux relations bilatérales, le président chinois a assuré que son pays entendait coopérer avec la France pour « écarter toute interférence » et « rendre le partenariat stratégique général entre la Chine et la France plus stable ».