International

À Beyrouth, Léon XIV en messager de paix au Moyen-Orient

Le pape Léon XIV a rassemblé dignitaires religieux et foule libanaise autour d’un appel vibrant à la paix et à la coexistence. Sa visite a offert une parenthèse d’unité dans un pays marqué par la guerre et les crises. Mais les réalités géopolitiques rappellent que cet apaisement reste fragile.

À Beyrouth, des familles entières ont afflué vers la place des Martyrs pour tenter d’apercevoir le pape Léon XIV.

Sous une tente dressée pour l’occasion, le pape s’est installé au centre d’une scène circulaire, entouré de seize dignitaires religieux, chrétiens et musulmans. Cette rencontre œcuménique et interreligieuse, cœur de la deuxième journée de sa visite, a multiplié les symboles : un olivier pour la paix, une chorale d’enfants pour l’espoir.

Les discours s’enchaînaient, évoquant « coexistence », « vivre ensemble », « diversité ». Le pays du Cèdre, encore meurtri par la guerre avec Israël et hanté par la perspective d’un nouvel affrontement, s’accorde une parenthèse rare.

Le calme en attendant la tempête ?

Les responsables religieux ont salué le caractère national, et non seulement spirituel, de la visite. Le patriarche Jean X Yazigi a rappelé que le Liban « respire dans ses environnements chrétien et musulman ». Le mufti Abdellatif Deriane a évoqué une richesse « pour l’humanité ». D’autres, comme le cheikh Ali el-Khatib, ont rappelé la réalité plus sombre : les violations israéliennes quasi quotidiennes, la « menace » permanente sur la stabilité du pays.

Le pape a souligné que le monde regarde le Moyen-Orient avec « appréhension », mais aussi avec l’espoir que suscite toute initiative de paix. En plantant un olivier au centre de la tente, il a scellé un geste symbolique destiné à rappeler ce qui unit un pays fracturé.

Pourtant, derrière l’émotion collective, chacun sait que l’avenir du Liban se joue en partie ailleurs, notamment dans les décisions américaines et l’évolution des tensions régionales. La visite papale a offert un moment d’apaisement, précieux mais fragile, dans un pays où le calme semble souvent précéder de nouvelles secousses.