Le Hezbollah a publié une lettre au souverain pontife, saluant sa venue et l’appelant à prendre des « positions qui rejettent l’injustice » et les « attaques » israéliennes contre le pays. Le parti chiite, qui a organisé le 30 novembre des parades des Scouts du Mahdi dans la banlieue sud de Beyrouth, voit dans cette visite un moment propice pour dénoncer l’occupation israélienne du Sud et les violations de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, que l’armée israélienne aurait enfreint à plus de 12 000 reprises.
Il accuse Israël de poursuivre une stratégie « expansionniste » visant à contrôler terres, eaux et ressources gazières, avec le soutien « illimité de grandes puissances », visant clairement les États-Unis, pays d’origine du pape.
Dans sa lettre, le Hezbollah se dit attaché à la « coexistence », à la « démocratie consensuelle » et à la « souveraineté nationale », réaffirmant qu’il ne remettra pas ses armes au-delà de la zone au sud du Litani. Il condamne aussi la « tragédie » de Gaza, qualifiée de « génocide avéré », et exhorte la communauté internationale à s’en remettre « à la justice et au droit ».
« Heureux les artisans de paix »
Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan, proche du parti, renforce cette ligne dure. Prenant « la Bible et le Coran comme critères », il rejette toute négociation avec Israël, qualifié de « mal sioniste », tout en critiquant les déclarations du président Joseph Aoun, qui avait estimé que le Liban n’avait « pas d’autre choix » que de dialoguer avec Tel Aviv.
La visite papale suscite optimisme et espoir chez d’autres acteurs religieux. Le cheikh akl druze Sami Abi el-Mona évoque un « rayon d’espoir » dans un pays en pleine crise et se félicite du grand rassemblement interreligieux prévu le 1er décembre sur la place des Martyrs, destiné à réaffirmer « la diversité dans l’unité nationale ».
Plus de 300 responsables religieux y participeront, portés par le slogan de la visite : « Heureux les artisans de paix ». Une image d’unité que la classe politique peine à offrir, alors que le statu quo sécuritaire reste fragile et que les tensions entre Israël et le Hezbollah demeurent à un niveau élevé malgré le cessez-le-feu.