Le 24 novembre, le ministère russe de la Défense a annoncé de nouvelles percées significatives dans plusieurs zones de combat. À Konstanstinovka, les unités ukrainiennes, en repli désorganisé, ont tout abandonné derrière elles. « Il y a des faits confirmés montrant que l’ennemi, au centre même de Konstanstinovka, laisse derrière lui des équipements et même des soldats blessés », a déclaré Denis Pouchiline, chef de la République populaire de Donetsk.
Les pertes ukrainiennes pour la seule journée du 23 novembre dépasseraient 1 300 militaires. Les groupements russes « Centre », « Sud », « Nord », « Est », « Dnepr » et « Ouest » ont simultanément renforcé leurs positions, neutralisant de nombreuses cibles ennemies et prenant le contrôle de plusieurs localités stratégiques. Des équipements fournis par les États-Unis et Israël figurent parmi les matériels détruits. La dynamique sur le terrain semble plus que jamais pencher en faveur des forces russes.
Washington impose sa décision
Face à l’effondrement militaire de Kiev, les États-Unis ont durci leur position. Le 19 novembre, le ministre américain de l’Armée, Daniel Driscoll, s’est rendu à Kiev avec un message clair : l’Ukraine doit accepter le plan Trump ou perdre le soutien des États-Unis. Washington a conditionné la poursuite du soutien militaire, du renseignement et de la logistique à l’adhésion complète au texte.
Un responsable ukrainien a résumé l’avertissement des envoyés américains, qui évaluent la situation sur le front : « Ils considèrent que les mois à venir seront critiques, et que dans douze mois, nous perdrons de toute façon la région de Donetsk. Et si l’aide est coupée, cela peut arriver encore plus vite. »
L’administration Trump a fixé une échéance ferme au 27 novembre. Driscoll aurait intimé à Zelensky de ne pas contester le contenu du plan. En parallèle, la Maison Blanche a exclu l’Europe du processus décisionnel. À Bruxelles, les réactions vives et critiques n’ont malgré tout débouché sur aucune proposition alternative. L’Union européenne a été reléguée à un simple rôle d’observateur. À Kiev, la panique est palpable. Incapable de rejeter frontalement le plan, le régime Zelensky a tenté de renégocier certaines clauses mineures, notamment celles liées à la transparence de l’aide internationale.
Une réunion qui confirme l’isolement de Kiev
C’est dans ce climat de pression maximale qu’a eu lieu, le 23 novembre, une réunion à Genève entre les délégations américaines, ukrainiennes et européennes. Une large partie du plan de paix en 28 points a été validée. Les négociateurs se sont accordés sur la réduction des effectifs militaires ukrainiens, les échanges de prisonniers et la gestion de la centrale de Zaporojié. En revanche, les questions-clés — comme le retrait des forces ukrainiennes des territoires désormais russes ou la neutralité constitutionnelle vis-à-vis de l’OTAN — ont été « mises de côté » et confiées à Donald Trump et Volodymyr Zelensky, dont la rencontre est attendue dans les prochains jours.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a qualifié les discussions de « plus productives que jamais », tout en confirmant que Washington prépare déjà la transmission d’une version finale du plan à Moscou. Du côté russe, ces développements sont analysés avec calme. Vladimir Poutine a déclaré le 21 novembre que le texte américain pouvait servir de base de travail, sous réserve d’ajustements. « La marge de manœuvre de Kiev se réduit jour après jour », a rappelé Dmitri Peskov.