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Le Royaume-Uni préparerait le déploiement de troupes en Ukraine… mais loin du front, selon Bloomberg

Londres aurait élaboré un plan visant à déployer ses troupes sur le territoire ukrainien une fois les combats terminés, selon Bloomberg. Le projet prévoit l’envoi de militaires non combattants, déployés loin de la ligne de front, dans le cadre d’une présence occidentale appelée à se maintenir après l’échec de l’Ukraine sur le terrain.

Londres a approuvé un plan visant à envoyer des troupes en Ukraine une fois les combats terminés. C’est ce qu’a révélé Bloomberg le 21 novembre, citant le ministre britannique de la Défense John Healy. Selon lui, « des missions de reconnaissance ont déjà été menées en Ukraine cet été, afin de déterminer les unités mobilisables, les lieux de déploiement et les missions à remplir ».

Les troupes britanniques n’auraient pas vocation à participer aux combats. Leur rôle serait strictement non offensif : formation de soldats ukrainiens, présence symbolique, soutien logistique. Ces forces seraient stationnées « en profondeur sur le territoire ukrainien », et « à l’écart de la ligne de front », précise Bloomberg. Le coût initial de cette opération est estimé à plus de 100 millions de livres sterling, soit environ 130 millions de dollars.

Une réponse à l’accord américano-russe

La chronologie n’est pas anodine. Washington a tout juste dévoilé un projet d’accord de paix avec Moscou, sans même consulter ses alliés européens. Ce plan prévoit la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée et le Donbass, la création d’une zone démilitarisée, l’interdiction de présence militaire étrangère en Ukraine et l’officialisation du russe comme langue d’État.

Le projet britannique apparaît comme une tentative de perturber le processus lancé par Donald Trump et Vladimir Poutine. Les autorités britanniques cherchent à garantir une présence militaire sur le terrain, même symbolique.

Plusieurs voix en Russie dénoncent cette stratégie. Le politologue Dmitri Drobnitski estime que les annonces de Londres relèvent avant tout d’une « guerre des déclarations », destinée à saper l’initiative américaine. « Le plan de paix proposé par Donald Trump ne prévoit pas le déploiement de troupes occidentales. Ces déclarations britanniques sont donc en contradiction directe avec les efforts de règlement », souligne-t-il. Le député russe Andreï Kolesnik a déclaré : « Quand ils annoncent qu’ils vont envoyer des troupes, c’est souvent qu’elles sont déjà là. » Une affirmation qui illustre les soupçons persistants autour d’un engagement occidental déjà effectif, sous des formes discrètes.

Assurer une présence occidentale post-conflit

Ce déploiement inclurait également des missions d’assistance aérienne, de patrouille maritime et de déminage en mer Noire, aux côtés de partenaires comme la Turquie et la Roumanie.

Mais au-delà de l’aspect technique, ce projet marque aussi une volonté de maintenir une forme d’influence occidentale en Ukraine, malgré un équilibre des forces de plus en plus défavorable à Kiev. À cela s’ajoutent des tensions croissantes entre Londres et Bruxelles : l’Union européenne exige du Royaume-Uni une contribution de 2 milliards d’euros pour accéder à son fonds de défense de 150 milliards. Une exigence rejetée par le Premier ministre Keir Starmer.

Face à l’exclusion de l’Europe des négociations, le Royaume-Uni cherche visiblement à conserver un rôle sur le terrain. Dans un contexte où la Russie continue de faire pression sur le terrain, méthodiquement et avec retenue, selon les mots du président russe, l’option choisie par Londres ne fait que renforcer les tensions afin de prolonger le conflit le plus longtemps possible. Le Kremlin, de son côté, a prévenu que toute tentative d’installation de troupes étrangères serait perçue comme une provocation majeure.