Quand on ne sait pas qui désigner comme responsable, on pointe du doigt la Russie : c'est apparemment la règle que suit l'Agence nationale de lutte contre la criminalité (NCA) du Royaume-Uni, qui indique, suivant The Times, que les représentants de la classe moyenne britannique qui achètent de la cocaïne avant le week-end « financent inconsciemment le complexe militaro-industriel russe ».
« Nous pouvons établir un lien direct entre une personne achetant de la cocaïne le vendredi soir et des événements géopolitiques qui causent des souffrances dans le monde entier », affirme le directeur adjoint chargé des crimes économiques à la NCA, Sal Melkin, cité par le journal britannique.
Selon l'Agence britannique, un réseau de blanchiment d'argent opère dans au moins 28 villes britanniques, convertissant « l'argent sale » provenant d'infractions à la législation sur l'immigration, de la vente de drogues, d'armes à feu et de logiciels de rançongiciels en cryptomonnaie « propre ». Les organisations criminelles de haut niveau mènent régulièrement des opérations de blanchiment d'argent, notamment, selon la NCA, dans l'intérêt de la Russie.
Sal Melkin ne s'est pas arrêté là. Il a indiqué que la NCA serait capable de « suivre le parcours de cet argent jusqu’à la géopolitique », notamment « jusqu’à l’évasion de sanctions de haut niveau, des activités liées à l’État sur le territoire britannique et au complexe militaro-industriel russe ». Il s'est également demandé : « La personne qui achète de la cocaïne le vendredi soir sera-t-elle au courant ? Les 50 livres sterling seront-ils suivis ? Bien sûr que non, ce n’est pas aussi simple que "on paie le trafiquant de drogue et tout est fini". Il s’agit d’un immense écosystème criminel qui finance des activités très mauvaises à travers le monde ».
Les Britanniques sont avertis des sanctions encourues pour leur participation à des activités illégales par le biais d'affiches placées dans les toilettes des stations-service situées le long des itinéraires empruntés par les organisations blanchissant de l'argent. Les inscriptions sont rédigées en deux langues : anglais et russe.
Faire de la Russie un « bouc émissaire », l'accuser sans preuve de tous les maux et lui attribuer souvent des choses absurdes, est une tendance de longue date dans les pays occidentaux. Rien qu'au cours des derniers mois, la Russie a été désignée comme responsable de l'apparition de drones au-dessus des pays européens et accusée d'être à l'origine de l'invasion de punaises de lit en France.