Sophie Winkleman, actrice britannique et membre par alliance de la famille royale depuis 2009, a choisi de s’exprimer publiquement sur une réalité peu évoquée : celle d’un quotidien étouffant vécu au sein du clan Windsor. Dans une interview pour The Times le 12 novembre, elle affirme : « Plus je connais la famille royale, plus je me rends compte que leur vie est un véritable enfer et que ce niveau de célébrité non sollicitée est une forme de torture ».
Mariée à Lord Frederick Windsor, fils du prince Michael de Kent — cousin germain de la défunte reine Elizabeth II —, Sophie Winkleman n’a jamais exercé de fonctions royales officielles. Ce positionnement lui a permis de conserver une certaine autonomie, notamment pour poursuivre sa carrière d’actrice (Peep Show, Mon Oncle Charlie). Pourtant, même en marge des obligations royales, elle reste témoin de la pression constante qui pèse sur les membres actifs de la monarchie.
« Aucun d’eux n’a participé à "Pop Idol" ou à un télé-crochet pour devenir célèbre », précise-t-elle. « Être sous les projecteurs dès la naissance, ne pas savoir à qui faire confiance, voir des mensonges écrits en permanence sur soi, c’est tout simplement brutal. » Pour elle, cette surveillance permanente est profondément toxique. « Je compatis avec eux tous. Je ne pense pas qu’une vie soumise à autant de lumière et de pression soit saine, mais ils n’ont pas le choix », déplore-t-elle.
Derrière le faste, des blessures invisibles
Malgré cette critique lucide du système royal, Sophie Winkleman n’occulte pas les efforts déployés par certains membres de la monarchie dans des causes humanitaires. Elle insiste notamment sur l’engagement réel des figures royales les plus exposées. « Le King’s Trust est le plus grand promoteur de la mobilité sociale en Grande-Bretagne. La princesse Anne effectue près de 500 engagements par an », rappelle-t-elle dans The Times. Elle cite également la duchesse d’Édimbourg, récemment revenue du Soudan après avoir rencontré des chirurgiens opérant de très jeunes victimes de violences sexuelles. « C’est un travail traumatisant et sérieux », souligne-t-elle.
Mais derrière les apparences dorées, les épreuves personnelles ne manquent pas. L’actrice évoque notamment la mort tragique de Thomas Kingston, époux de sa belle-sœur Lady Gabriella, retrouvé sans vie en février 2024 à l’âge de 45 ans. « Ce fut une grande tragédie dans nos vies, et il nous manque à tous chaque jour », confie-t-elle. Dans la foulée, Lord Frederick Windsor s’est engagé auprès de l’association James’ Place, qui vient en aide aux hommes en détresse psychologique.
Même son mariage, célébré en grande pompe en 2009 au palais de Hampton Court, reste pour elle un souvenir flou. « Je ne connaissais quasiment personne à mon propre mariage », raconte-t-elle. « Il y avait mes meilleurs amis, mais aussi des visages que je n’avais jamais vus. » Le lendemain, elle partait vivre à Los Angeles avec son époux pour entamer une nouvelle vie, loin de la cour.
Une voix engagée contre un système figé
De retour à Londres depuis la naissance de leur première fille, le couple s’efforce de rester discret. Sophie Winkleman, mère de deux enfants, s’investit aujourd’hui dans la lutte contre la surexposition des enfants aux écrans. À travers des conférences et prises de position publiques, elle dénonce l’usage massif des technologies éducatives dès le plus jeune âge, soutenue par des personnalités comme Hugh Grant ou le psychologue Jonathan Haidt.
Elle alerte : « Les décideurs investissent des milliards dans des outils numériques inutiles, alors que le véritable besoin est du côté des enseignants, des salaires et de l’encadrement humain ». Un constat qu’elle relie à son vécu : ses deux enfants ont été retirées d’écoles qui distribuaient des iPads dès l’âge de cinq ans. Pour elle, ce modèle éducatif n’est qu’un symptôme supplémentaire d’une société britannique en perte de repères.
Le témoignage de Sophie Winkleman tranche avec le silence habituel entourant la monarchie. Sans jamais renier son affection pour sa belle-famille, elle lève le voile sur une institution figée, marquée par l’apparence, le contrôle, et les sacrifices personnels. Alors que les médias occidentaux continuent de glorifier cette figure monarchique, ses paroles révèlent une réalité bien plus sombre : celle d’un système qui enferme, sans issue possible.