Le 25 décembre, la Turquie a subi la plus grande cyber-attaque contre ses sites bancaires de ces dernières années. Les responsables des principales banques de Turquie, comme Isbank, Garanti et Ziraat Bank, ont déclaré avoir été frappées. D’après les estimations préliminaires, les activités liées à l'utilisation des cartes de crédit ont été bloquées.
«Il est difficile d’identifier l’origine de ces attaques, pour le moment. Le résultat de l'enquête montrera si ces attaques ont été exécutées par des hackers indépendants ou par un groupe», a précisé le ministre turc des Communications Binali Yildrim.
Les attaques DDOS sur les domaines «.tr» sont «sérieuses», d’après le ministre, car elles incluent les sites des ministères, des banques et de la Défense. Ankara a déjà demandé à l’Université technique du Moyen-Orient (ODTU) de prendre des mesures appropriées.
Selon les estimations du quotidien Hurriyet, le fournisseur d'accès Turk Telecom, dont la majorité des institutions turques utilise ses services, a été secoué hier par des milliers d’attaques numériques.
«Les attaques sont sérieuses mais leur cible n’est pas Turk Telecom, leurs cibles sont les banques et les institutions publiques», a précisé le porte-parole de Turk Telecom Onur Oz.
La domaine des services bancaires en ligne revêt une grande importance en Turquie. En moyenne, plus de 85% des opérations bancaires sont menées sur les plateformes numériques, pour un montant échangé variant entre 1,5 et 2 milliards de dollars par jour.
Les cyber-attaques ont commencé il y a deux semaines mais «ont drastiquement augmenté ces derniers jours», a révélé le spécialiste de l’Université technique du Moyen-Orient Burak Atakani.
Le 22 décembre, le groupe de hackers Anonymous a publié une vidéo dans laquelle il menaçait de guerre numérique la Turquie si son gouvernement «ne cessait pas de soutenir Daesh».
«Nous allons continuer à attaquer votre DNS, vos banques et vos sites gouvernementaux. Ensuite, nous nous attaquerons à vos aéroports, à vos installations militaires et aux connexions privées de l'Etat. Nous allons détruire votre infrastructure bancaire. Cessez de soutenir l'Etat islamique. Votre destin est entre vos mains», avait alors déclaré le groupe d'hacktivistes.
En savoir plus : Anonymous déclare la guerre à la Turquie pour son «soutien à Daesh»