Vaincre le vieillissement, c’est le défi relevé par le laboratoire de Lonvi Biosciences, une start-up spécialisée dans la médecine de la longévité basée à Shenzhen, dans le sud de la Chine, rapporte le New York Times dans un article paru le 8 novembre. « Vivre jusqu'à 150 ans est tout à fait réaliste », a affirmé le directeur technique de l'entreprise, Lyu Qinghua, dont les travaux auraient abouti à créer des pilules anti-âge à base d'un composé extrait de pépins de raisin, précisant que « d'ici quelques années, ce sera une réalité ».
L’engouement pour la médecine de longévité
La quête d’un élixir de longue vie n’est pas chose nouvelle dans le monde et à travers les cultures, mais elle a trouvé une « nouvelle jeunesse » avec l’engouement grandissant des milliardaires américains et des chercheurs chinois. Mieux encore, les investissements publics et privés, ainsi que l'intérêt croissant des dirigeants chinois et du grand public, ont fait du secteur de la longévité une branche légitime et parfois lucrative de la médecine.
« Auparavant, en Chine, personne ne parlait de longévité, seulement les Américains fortunés », a déclaré Gan Yu, cofondateur de Time Pie, une entreprise basée à Shanghai qui a débuté dans la commercialisation de compléments alimentaires et qui s’intéresse désormais à la recherche sur la longévité. « Aujourd’hui, de nombreux Chinois s’y intéressent et ont les moyens de prolonger leur vie », a-t-il affirmé.
Cité par le New York Times, Steve Horvath, éminent chercheur germano-américain spécialiste du vieillissement, a déclaré que la science de la longévité était autrefois dominée par des « affirmations extravagantes » qui ont aliéné de nombreux scientifiques reconnus, mais elle a connu une « nette amélioration » ces dernières années, notamment en Chine. « Plus personne ne parle sérieusement d'immortalité lors des conférences scientifiques, car c'est devenu absurde », a-t-il indiqué.
Vivre plus longtemps grâce aux pépins de raisin ?
Des chercheurs de Shanghai ont découvert que la procyanidine C1 ou PCC1, un composé naturel présent dans l'extrait de pépins de raisin, pouvait augmenter la durée de vie des souris en éliminant sélectivement les cellules âgées et en protégeant les cellules saines. Des expériences menées sur des souris en laboratoire ont démontré que les rongeurs traités avec ce composé ont vécu 9,4 % plus longtemps par rapport à leur durée de vie normale et 64,2 % plus longtemps à partir du début du traitement.
Mais avant que de tels résultats ne soient transposés à l’organisme humain, un long parcours de recherche et d’essais sera nécessaire, sans forcément aboutir à des résultats spectaculaires, ou comme l’explique David Barzilai, médecin américain et fondateur de Barzilai Longevity Consulting, ce qui fonctionne chez l'animal s'avère souvent décevant chez l'humain. Il a cité l’exemple de la rapamycine, un composé qui a démontré sa capacité à prolonger significativement la durée de vie des souris et d'autres animaux, mais dont l'effet sur les adultes humains en bonne santé reste incertain.
Pour Yip Tszho, le PDG de Lonvi, le médicament à base de procyanidine C1 « n'est pas juste une pilule de plus. C'est le Saint Graal », estimant que ce traitement, associé à un mode de vie sain et à de bons soins médicaux, pourrait contribuer à prolonger l’existence d’une personne au-delà des 100 ans et jusqu'à 120 ans.