Selon des informations recueillies par Reuters et des sources de sécurité maritime, le Hellas Aphrodite, transportant de l’essence et en route de l’Inde vers l’Afrique du Sud, a fait l’objet d’un « incident de sécurité » dans la matinée du 6 novembre. Des hommes armés, à bord d’une embarcation rapide, ont ouvert le feu sur le navire et auraient tiré une grenade propulsée.
La société grecque Latsco Marine Management, gestionnaire du navire, a indiqué que les 24 membres d’équipage étaient sains et saufs et s’étaient abrités dans la « citadelle », une salle fortifiée conçue pour protéger l’équipage en cas d’abordage. Le capitaine du navire est monténégrin, cinq membres d’équipage — dont le chef mécanicien — sont grecs, et le reste est philippin, selon une source proche de l’opération.
Latsco a précisé qu’elle restait en contact permanent avec l’équipage et avait activé son équipe d’intervention d’urgence.
Augmentation des actes de piraterie
L’opération a attiré la présence de moyens internationaux : un avion japonais a effectué un vol de surveillance dans la zone, sans déceler d’activité anormale autour du navire, et la force navale de l’Union européenne a indiqué qu’un de ses bâtiments se trouvait « à proximité » et se tenait prêt à intervenir.
Les spécialistes de la sécurité maritime soulignent que cet abordage intervient après une série d’attaques armées récentes dans la région, notamment un incident au large de Mogadiscio en début de semaine et la prise d’un navire de pêche iranien utilisé comme « mothership » pour lancer d’autres attaques. Le dernier abordage comparable remontait à mai 2024, lorsque des suspects avaient réussi à monter à bord du Basilisk avant qu’une intervention navale européenne ne permette de secourir l’équipage.
La dernière prise de contrôle confirmée d’un navire par des pirates somaliens, avant les incidents récents, datait de décembre 2023, lorsque le vraquier MV Ruen avait été détourné puis libéré après l’intervention de la marine indienne.