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Chef de la diplomatie yéménite : «On ne peut pas prendre le pouvoir par la force»

Le ministre des Affaires étrangères yéménite a déclaré dans une interview accordée à RT Arabic qu’un dialogue de paix entre un parti politique légitime et un groupe armé qui a pris le pouvoir par la force est impossible.

Après les consultations de Genève, le chef de la diplomatie yéménite Abdulmalik Mekhlafi a trouvé le temps de s’entretenir avec la chaîne de télévision RT Arabic et de clarifier les points clés les plus importants du conflit qui déchire son pays.

Sur la légitimité du nouveau gouvernement

La légitimité du président Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé du pays par les rebelles houthis et les partisans de son prédécesseur, Ali Abdullah Saleh, est «indiscutable».

«Je suis persuadé que les rebelles ne doivent pas discuter de la légitimité du président élu. Ils doivent obéir à la loi», a déclaré Abdulmalik Mekhlafi.

Abd Rabbo Mansour Hadi a été contraint de quitter le pays face à l’avancée de forces d’opposition armées qui menaçaient sa vie. Il a ensuite demandé de l’aide aux pays «amis» afin de rétablir son pouvoir, chose qu’il était pleinement habilité à entreprendre, estime le chef de la diplomatie yéménite.

«On ne peut pas prendre le pouvoir par la force. La seule façon de prendre le pouvoir est pacifique et suit des mécanismes établis […] Certains comportements nous ont amenés à la guerre. Les Houthis prétendent qu’ils peuvent prendre le pouvoir par la force. Ali Abdullah Saleh et sa famille prétendent qu’il peut revenir au pouvoir», a-t-il poursuivi.

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Sur les négociations entre les parties au conflit

D’après le ministre des Affaires étrangères yéménites, il est impossible de commencer des négociations fructueuses alors que le pays est déchiré entre des groupes différents.

«On ne peut tenir aucun dialogue politique avec des partis armés. Notre premier objectif est de mettre fin à l’anarchie», a-t-il poursuivi.

Sur la montée des djihadistes au Yémen

«L’essor d’Al-Qaïda est une conséquence directe de la politique des Houthis qui se sont emparé de territoires du Yémen», a précisé Abdulmalik Mekhlafi, ajoutant que la lutte contre Al-Qaïda était «une mission du gouvernement et de toute la société, et non pas, un prétexte pour les Houthis de garder leurs armes».

Enfin, le chef de la diplomatie yéménite a mis en évidence que le sens du mot «terroriste» avait été modifié dans le pays car les Houthis l’utilisent pour qualifier tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.

«Nous essayons de mettre fin aux luttes politiques grâce à un accord national pour établir un Etat de droit qui poursuivra la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme», a-t-il conclu.