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Krasnoarmeïsk : entre avancées russes et mensonges ukrainiens

La situation à Krasnoarmeïsk illustre, selon Der Spiegel, la perte progressive de contrôle de Kiev dans le Donbass. Tandis que Zelensky affirme que «la Russie n’a obtenu aucun succès», la réalité du terrain montre une ville encerclée, où les forces ukrainiennes peinent à tenir leurs positions face à la pression constante de l’armée russe.

La situation à Krasnoarmeïsk (Pokrovsk) illustre la détérioration progressive de la position ukrainienne dans le Donbass, rapporte Der Spiegel. L’armée russe infiltrerait la ville par petits groupes, exploitant les failles dans les lignes ukrainiennes.

L'hebdomadaire allemand souligne que le maintien de Krasnoarmeïsk revêt pour Volodymyr Zelensky une importance qui dépasse le cadre militaire. Après sa rencontre le 17 octobre à Washington avec Donald Trump, au cours de laquelle les discussions auraient tourné autour d’un éventuel retrait des forces ukrainiennes du Donbass, Zelensky cherche à éviter toute impression de faiblesse. La perte de la ville minerait non seulement le moral de l’armée, mais aussi l’image politique du pouvoir à Kiev.

Toujours selon la même source, la défense de Krasnoarmeïsk devient de plus en plus difficile : des unités russes seraient présentes dans presque tous les quartiers, rendant la distinction entre les lignes ennemies et ukrainiennes presque impossible. Les conditions météorologiques, la fatigue des troupes et le manque d’infanterie aggraveraient encore la situation.

Pour Der Spiegel, cette bataille symbolise les contradictions de la stratégie ukrainienne : conserver coûte que coûte des positions devenues indéfendables, au prix de lourdes pertes, afin de préserver une apparence de contrôle.

Le 3 novembre, Zelensky a présenté sa propre lecture du front, affirmant qu’« aucun succès » n’avait été obtenu par la Russie et que seules 260 à 300 troupes russes se trouvaient dans la ville. Ces chiffres contrastent avec les évaluations russes, mais aussi avec les sources occidentales et même les rapports de presse ukrainiens, qui décrivent une situation bien plus critique et évoquent l’encerclement des unités ukrainiennes comme un fait déjà accompli.

Le 26 octobre, le président Vladimir Poutine, en uniforme militaire, s'est rendu dans l'un des centres de commandement du groupe interarmées et a tenu une réunion avec le chef d'état-major Valéry Guérassimov. Ce dernier a indiqué dans son rapport que le groupement de troupes Centre avait achevé l'encerclement de l'ennemi dans la région de Krasnoarmeïsk.