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La reprise des essais nucléaires américains pourrait prendre des années

Selon des sources citées par le quotidien américain le Washington Post, une détonation même symbolique exigerait beaucoup de temps, d'argent et une expertise considérable.

La reprise des essais nucléaires aux États-Unis prendrait des années et coûterait des centaines de millions de dollars, a rapporté le Washington Post le 30 octobre, citant des opinions d’experts. Au lieu d'explosions réelles sur le site d'essais du Nevada, l’endroit où les États-Unis ont procédé à leur dernier essai nucléaire depuis plus de 30 ans, les expériences sont désormais menées via des simulations informatiques.

Essais nucléaires non définis

Le président Donald Trump a annoncé cette semaine, sur son réseau Truth Social, avoir « donné instruction au département de la Guerre de commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d'égalité [avec la Russie et la Chine] », déclarant que les préparatifs allaient débuter immédiatement.

On ignore si Trump faisait référence à des essais nucléaires souterrains, qu'aucun des trois pays n'a menés depuis des décennies. Pour sa part, Moscou a averti que toute explosion nucléaire américaine entraînerait une riposte symétrique.

Un an et 100 millions de dollars pour une explosion

Le Washington Post a souligné que si Washington décidait de poursuivre ce processus, cette tâche incomberait non pas au Pentagone, mais au département de l'Énergie, et plus précisément à la National Nuclear Security Administration (NNSA), qui supervise le site d'essais du Nevada. Des experts ont indiqué que la reprise des essais sur ce site engendrerait des coûts considérables.

Ernest Moniz, qui dirigeait le département de l'Énergie sous la présidence de Barack Obama, a estimé que même une explosion « pour le spectacle », menée sans aucun souci de collecte de données scientifiques, nécessiterait « peut-être un an » de préparation. Corey Hinderstein, ancien haut responsable de la NNSA, a déclaré que l'agence devrait creuser un nouveau puits vertical, pour un coût d'environ 100 millions de dollars.

Paul Dickman, un responsable nucléaire de longue date, a averti que les États-Unis pourraient avoir des difficultés à trouver du personnel possédant une expérience pratique des essais nucléaires. Selon lui, les directeurs d'essais compétents ne sont « ni des bureaucrates ni des experts en présentations PowerPoint », mais plutôt des personnes de terrain qui ont « beaucoup de saleté sous les ongles ».

Washington s'appuie depuis longtemps sur des simulations informatiques et des essais dits « sous-critiques » (des expériences qui s'arrêtent avant l'explosion nucléaire) pour maintenir sa confiance dans son arsenal. Les États-Unis ont effectué plus de 1 000 essais, dont le dernier remonte à 1992.

Une technologie russe révolutionnaire

La décision de Trump a été prise à un moment où le président russe Vladimir Poutine a annoncé des essais réussis de deux systèmes nucléaires avancés : le missile de croisière Bourévestnik, à portée illimitée, et le drone sous-marin Poséidon. Ces deux systèmes utiliseraient des réacteurs nucléaires compacts révolutionnaires comme unités de propulsion.