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Premier jour du sommet de l'ASEAN : entre paix régionale et manifestations anti-Trump

L'ouverture du sommet de l'ASEAN ce 26 octobre en Malaisie a été riche en événements. Tandis que la Russie, par la voix d'Alexeï Overtchouk, critiquait les politiques occidentales, un accord de cessez-le-feu a était signé entre le Cambodge et la Thaïlande en présence de Donald Trump, dont la visite a déclenché des manifestations.

Le 26 octobre, le sommet des dirigeants des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) s'est officiellement ouvert à Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, où la Russie est représentée par le vice-Premier ministre russe Alexeï Overtchouk. En marge du sommet, il rencontrera le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh et le Premier ministre cambodgien Hun Manet.

Lors d'une conversation avec des journalistes, le vice-Premier ministre russe a évoqué les droits de douane américains qui, selon lui, ont un impact considérable sur les économies des pays de l'ASEAN, qui ont longtemps été parmi les principaux bénéficiaires du processus de mondialisation.

Il a ajouté que les chaînes d’approvisionnement sont aujourd’hui en pleine restructuration, et que des tentatives sont notamment faites pour mettre en place de nouvelles chaînes contournant la République populaire de Chine. « Ce sont ces questions qui intéressent les pays de la région aspirant à établir de nouveaux liens d’intégration et à développer leur propre système d’accords dans les zones de libre-échange du fait de ces nouvelles conditions », a-t-il noté.

Il a également constaté une volonté d’intégration de la Russie, qui a été celle exprimée par le président russe Vladimir Poutine. « Il s’agit de l’idée de créer un grand espace eurasiatique. Nous œuvrons à la mise en place de ce partenariat, d’une grande association eurasiatique », a-t-il ajouté.

L'Occident ne parviendra jamais à mettre la Russie à genoux

Dans le contexte de l'adoption par l'UE du 19e paquet de sanctions et des restrictions imposées par les États-Unis, Alexeï Overtchouk a déclaré aux journalistes que l'Occident avait tenté à plusieurs reprises, par le biais de sanctions, de « mettre la Russie à genoux », mais que cela avait échoué et continuerait d'échouer. Il a souligné que la Russie trouverait toujours le moyen de s'adapter aux nouvelles conditions.

« Ils doivent se rendre compte qu'ils ne peuvent pas parler à la Russie le langage des menaces et des sanctions. Pour on ne sait quelle raison, ils cherchent encore à nous mettre à genoux, mais ils n'apprennent rien. Ils n'y sont jamais parvenus et ils n'y parviendront jamais », a affirmé le vice-Premier ministre russe.

Cessez-le-feu entre le Cambodge et la Thaïlande

En marge du sommet de l'ASEAN, les Premiers ministres cambodgien et thaïlandais, Hun Manet et Anutin Charnvirakul, ont signé un accord de paix en présence du président américain Donald Trump. Selon ce dernier, 18 prisonniers de guerre cambodgiens seront libérés.

En outre, le Cambodge commencera à retirer son artillerie lourde dans le cadre de la première phase de l'accord. Des observateurs régionaux surveilleront la situation afin d'empêcher la reprise des hostilités.

Une danse à la Trump

Le sommet de l'ASEAN est également marqué par une ambiance festive : à son arrivée en Malaisie, le président américain fut accueilli près de l'avion par de la musique et des danses, ce qui incita Donald Trump lui-même à se lancer dans une danse.

Manifestation contre Trump à Kuala Lumpur

La visite du président américain en Malaisie fut, elle, accueillie de manière mitigée : une manifestation contre Donald Trump a eu lieu dans la capitale malaisienne. Les manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville, non loin du lieu où se tient le sommet, brandissant des drapeaux palestiniens et critiquant vivement le locataire de la Maison Blanche, l'accusant de « cautionner le génocide » dans la bande de Gaza.

Le 47e sommet de l'ASEAN se tient en Malaisie du 26 au 28 octobre. Le sommet prévoit de discuter du conflit interne en Birmanie, de l'aggravation des différends maritimes internationaux et des conséquences économiques de l'augmentation des droits de douane américains pour les pays d'Asie du Sud-Est.