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Trump affirme avoir supervisé les attaques israéliennes contre le Hezbollah avant sa réélection

Donald Trump dit avoir supervisé les attaques israéliennes au Liban avant même sa réélection, y compris l’explosion des bipeurs du Hezbollah. Il revendique la fin de la « menace iranienne » et un Moyen-Orient «pacifié». Ses révélations fragilisent les démentis américains sur une éventuelle implication dans ces opérations.

Quelques jours après sa visite triomphale à Jérusalem, Donald Trump a de nouveau provoqué la stupeur. Dans un long entretien au Time Magazine, diffusé le 23 octobre, le président américain a affirmé avoir « directement supervisé » plusieurs opérations israéliennes au Moyen-Orient, dont l’explosion des bipeurs piégés du Hezbollah survenue le 17 septembre 2024, soit avant sa réélection.

Cette attaque coordonnée, menée par le Mossad, avait causé la mort d’au moins 40 personnes et fait près de 3 000 blessés au Liban. Donald Trump a déclaré que ces frappes avaient été conduites « sous [son] égide », assurant qu’Israël l’avait « toujours tenu informé ».

« Un Moyen-Orient différent »

Ces propos contredisent les démentis de l’administration Biden, en place au moment des faits, et relancent les interrogations sur l’implication américaine dans ces attaques. À l’époque, Washington avait nié toute connaissance préalable de l’opération, tandis que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, aurait simplement prévenu son homologue américain « quelques minutes avant » les explosions.

L’interview du président américain, enregistrée le 15 octobre à la Maison Blanche, intervient alors que son administration fait pression sur Beyrouth pour désarmer le Hezbollah et engager des négociations directes avec Israël.

Donald Trump, réélu le 5 novembre 2024, a revendiqué une politique de fermeté ayant conduit, selon lui, à « un Moyen-Orient pacifié ». Il a affirmé que la « menace iranienne n’existe plus », saluant les frappes américaines de juin 2025 contre les sites nucléaires iraniens et la chute du gouvernement de Bachar el-Assad en Syrie. « Nous avons créé un Moyen-Orient différent », a-t-il martelé, estimant que les États arabes, à commencer par l’Arabie saoudite, s’apprêtaient à rejoindre les accords d’Abraham.

Le président américain a également évoqué sa relation avec Benjamin Netanyahou, révélant l’avoir « arrêté » à plusieurs reprises pour éviter « une guerre sans fin » à Gaza et au Liban. Il a reconnu avoir exigé du Premier ministre israélien qu’il présente des excuses officielles à l’émir du Qatar après une frappe sur Doha, qualifiée « d’erreur tactique ». Quelques jours plus tard, le cessez-le-feu à Gaza entrait en vigueur, le 10 octobre.