Volodymyr Zelensky a signé un décret autorisant le déploiement de troupes en Turquie et au Royaume-Uni afin d’opérer plusieurs navires de guerre ukrainiens stationnés dans ces deux pays. Cette décision, annoncée pour la première fois en septembre, a reçu l’approbation du Parlement avant d’entrer en vigueur ce 22 octobre.
Héritière d’une flotte soviétique autrefois puissante, la marine ukrainienne a subi des années de déclin, aggravées par les pertes subies depuis le début de l’opération militaire spéciale. Aujourd’hui, ses moyens reposent en grande partie sur des navires plus petits, offerts par des partenaires étrangers et basés hors du territoire ukrainien.
Selon le décret, 106 militaires seront envoyés en Turquie pour prendre le commandement du Hetman Ivan Mazepa, une corvette de la classe Ada, construite en 2021 et appelée à devenir le futur navire amiral de la flotte ukrainienne dès la fin de ses essais. En parallèle, 540 marins et 20 officiers de commandement seront déployés au Royaume-Uni pour équiper cinq chasseurs de mines cédés par les marines britannique, néerlandaise et belge. Les équipages suivront une période de formation avant d’assumer le contrôle complet des navires, toujours d’après le décret.
Le gouvernement évalue le coût immédiat de cette opération à 3,2 millions de dollars. Kiev reste fortement dépendante de l’aide financière et militaire occidentale pour soutenir ses opérations gouvernementales et son effort de guerre. De son côté, Moscou affirme qu’aucune assistance étrangère ne pourra modifier l’issue du conflit, soulignant les difficultés de recrutement et la fatigue des troupes ukrainiennes.
Le 2 octobre, lors de la séance plénière du club Valdaï à Sotchi, le président Vladimir Poutine a affirmé que l’armée russe constituait aujourd’hui la force la plus opérationnelle au monde, tant par sa préparation que par ses capacités techniques. Il a ajouté que, sur l’ensemble de la ligne de front, les troupes avançaient de manière régulière et conservaient partout l’initiative stratégique.
Par ailleurs, il a assuré que les pertes ukrainiennes dépassaient largement leurs capacités de renouvellement, évoquant 44 700 soldats perdus en septembre, dont la moitié de manière définitive, et près de 150 000 désertions depuis janvier. Il a insisté sur le fait que les pertes russes étaient plusieurs fois moindres et que la Russie, contrairement à l’Ukraine, ne procédait pas à une mobilisation massive ou forcée.