Dans un message publié sur X, l’envoyé spécial américain pour la Syrie et le Liban, Tom Barrack, a adressé un avertissement sans détour au Liban : si le Hezbollah ne remet pas les armes, le pays risque une nouvelle offensive israélienne et un report des législatives de mai 2026, scénario qui mènerait au « chaos ».
Le diplomate considère le Liban et la Syrie comme « les prochaines pièces du puzzle pour la paix au Levant », mais constate que le cessez-le-feu de novembre 2024 est entravé par l’absence d’un accord direct entre Israël et le Hezbollah.
Tom Barrack pointe un constat sévère : l’Iran continue de financer le Hezbollah malgré les sanctions, tandis que l’armée libanaise demeure sans autorité, et le gouvernement paralysé.
Pressions accrues sur Beyrouth
L’émissaire critique la domination politique du Hezbollah, et déclare que la volonté de l’État de monopoliser les armes reste « une aspiration plutôt qu’une réalité ». Il met en garde contre l’éventualité d’une action unilatérale israélienne si Beyrouth tarde à agir. Le diplomate estime que le Hezbollah pourrait entrer en « confrontation majeure » avec Israël, et que le report des élections législatives offrirait au parti libanais un sursis pour se réarmer.
Barrack appelle le Liban à « agir maintenant », évoquant les accords d’Abraham et estimant que d’autres pays arabes suivront, « attirés non par la contrainte, mais par la prospérité ». Il en profite pour faire le bilan des avancées diplomatiques autour de la Syrie, où la levée des sanctions est présentée non comme un acte de charité, mais comme une stratégie américaine de reconstruction et d’investissement.
Les propos de l’émissaire américain visent, selon certains analystes, à pousser l’État libanais à faire de sérieuses concessions et à former une délégation pour entamer des négociations directes avec Israël. Le Liban a toujours refusé d’élever le niveau des discussions au rang politique ou diplomatique, préférant qu’elles restent d’ordre technique et militaire, dans le cadre du comité de supervision du cessez-le-feu (le « mécanisme »), auquel participent les Israéliens et les Libanais par l’intermédiaire d’un officier chacun, en plus de représentants des armées américaine et française et de la Force intérimaire des Nations unies (FINUL).