Le 18 octobre 2025 marque un tournant historique : l’Accord de Vienne (JCPOA) conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances prend fin. En effet, la Résolution 2231 du Conseil de sécurité qui l’avait validé arrive à échéance, et Téhéran affirme ne plus être lié par les restrictions qui s'appliquaient à son programme nucléaire.
Dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, l’Iran indique que « toutes les dispositions de l’accord, y compris les restrictions et mécanismes liés au programme nucléaire, sont considérées comme terminées ». Il appelle le Conseil de sécurité à retirer son dossier nucléaire de l’agenda et se présente désormais comme un État simple signataire du Traité de non‑prolifération nucléaire (TNP), revendiquant les mêmes droits que tout autre pays non doté de l’arme atomique.
Téhéran ne ferme pas la porte à la diplomatie
Le contexte de cette annonce est toutefois chargé : dès 2018, les États‑Unis ont quitté l’accord, réimposant des sanctions à Téhéran. Depuis, l’Iran a progressivement revu à la hausse son enrichissement d’uranium à 60 %, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA) et, après une guerre de douze jours avec Israël en juin 2025, a suspendu sa coopération avec l’IAEA.
À l’international, l’annonce déclenche des alertes. Trois pays européens, la France, l’Allemagne et le Royaume‑Uni, ont utilisé la clause de « snapback » pour réactiver les sanctions de l’ONU contre Téhéran fin septembre, estimant que l’accord était déjà mort.
Malgré tout, l’Iran affirme rester « fermement engagé » dans la diplomatie, tout en demandant que soient restaurés ses droits nucléaires civils et que soient levées les « mesures unilatérales » prises contre lui. Certains experts y voient « la fin symbolique d’un pacte moribond », ouvrant la voie soit à de nouvelles négociations, soit à une tension prolongée dans une région déjà instable.