Le passage de Rafah, seul accès terrestre de Gaza vers l’Égypte, fermé depuis mai 2024 par Israël, s’apprête à rouvrir dans le cadre du cessez-le-feu négocié par Washington. À ce titre, Israël indique que la date de réouverture du passage de Rafah sera annoncée « ultérieurement ».
L’Union européenne relance sa mission d’observation EUBAM Rafah, créée en 2005 mais suspendue depuis 2007 après la prise de pouvoir du Hamas, pour superviser les flux d’aide humanitaire, a annoncé Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie de l’Union européenne.
Israël, qui avait menacé de fermer le poste et de réduire l’aide humanitaire pour protester contre le retard du Hamas dans la restitution des corps d’otages, a assoupli sa position après la remise de quatre dépouilles, promettant une ouverture « bientôt ».
Des bulldozers déjà dans la bande de Gaza
Des responsables sécuritaires israéliens doutent toutefois de sa faisabilité immédiate. Pour les Palestiniens, Rafah est vital : « C’est la porte vers le monde extérieur, pour les malades, les étudiants et les familles séparées », explique Reham Owda, politologue gazaouie au journal libanais L’Orient-Le Jour.
L’EUBAM, avec des observateurs italiens, espagnols et français, assurera une neutralité pour empêcher le Hamas de reprendre le contrôle, en coordination avec l’Autorité palestinienne (AP) et Israël, dont les vérifications retardent les déplacements civils.
Israël autorisera progressivement les sorties et retours, sous approbation sécuritaire. Les enjeux humanitaires pèsent lourd : Euro-Med Monitor alerte sur un risque de famine, avec seulement 173 camions d’aide entrés initialement. Israël opte pour le passage de Kerem Shalom (600 camions), tandis que l’Égypte prépare le déblaiement avec des bulldozers via la rue Salah al-Dine. Certains ont déjà été aperçus dans le centre de l’enclave palestinienne.