La Force internationale de stabilisation (ISF), prévue dans le plan de Donald Trump pour sécuriser la transition à Gaza après le retrait israélien, reste entourée de zones d’ombre.
Sa taille, son mandat exact et sa composition — mission onusienne ou force autonome — sont encore flous, malgré les discussions tenues à la conférence de Paris le 9 octobre, réunissant des dirigeants européens, arabes et turcs. Elle pourrait superviser le cessez-le-feu, désarmer le Hamas comme l’exige Israël et soutenir une Autorité palestinienne (AP) réformée, avec un projet français visant à former dix mille agents de sécurité.
Trump privilégie une action unilatérale américaine, rejetant un mandat de l’ONU, au grand dam de la France, qui propose un financement international et une participation à la formation. La Turquie, l’Indonésie, le Qatar, l’Égypte et les Émirats pourraient fournir des troupes, formant une force majoritairement musulmane — une première à Gaza — bien qu’aucun soldat américain ne soit prévu.
Vers un retour de la guerre ?
Ces pays, motivés par une voix régionale, risquent toutefois d’être perçus comme des « occupants » s’ils exécutent les directives de Trump sans perspective d’autodétermination palestinienne. L’ISF, plus qu’observatrice comme au Liban, appliquerait les décisions du Conseil pour la paix, présidé par Trump, avec un rôle actif dans la démilitarisation et la gouvernance, rappelant le Quartette de 2003, qui avait affaibli l’AP.
L’échange d’otages du 13 octobre valide la première phase, mais Israël pourrait exploiter les ambiguïtés pour retarder son retrait ou relancer les hostilités si le Hamas résiste, rendant l’ISF un contrepoids fragile.
Certains médiateurs arabes ont toutefois déclaré qu’ils pensaient pouvoir persuader le Hamas de se désarmer partiellement, à condition que le président Trump garantisse qu’Israël ne relancera pas la guerre.