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Meurtre d’un journaliste palestinien : l'ombre d'un gang financé par Israël

Saleh Jaafaraoui, journaliste palestinien, a été tué à Gaza par une milice présumée israélienne, trois jours après un cessez-le-feu. Sa mort, survenue avant un échange d’otages, a déclenché une campagne sécuritaire du Hamas et des hommages émus sur les réseaux. Plus de 270 journalistes ont été tués depuis le 7 octobre dans l'enclave palestinienne.

Trois jours après un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, la mort de Saleh Jaafaraoui, journaliste palestinien, secoue la bande de Gaza. Tué dans la soirée du 12 octobre dans le quartier de Sabra par un « gang » armé présumé soutenu par Israël, il documentait les destructions après le retrait israélien.

Une source du ministère gazaoui de l’Intérieur évoque une milice affiliée à l’occupation, accusée de pillages et de violences contre des déplacés. Ces groupes, souvent liés au clan Doghmush, seraient payés et entraînés par Israël pour semer le chaos, selon des témoignages.

L’armée israélienne aurait en effet financé plusieurs clans rivaux dans la bande de Gaza afin de diviser la population palestinienne. Certaines familles auraient par ailleurs livré des informations sur les caches du Hamas et la localisation des otages.

Des vidéos authentifiées par plusieurs médias et des récits de journalistes confirment son décès. Non affilié à un média, il avait pourtant conquis des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux depuis octobre 2023.

Plus de 270 journalistes tués dans la bande de Gaza

Le Hamas a lancé une « campagne sécuritaire » post-trêve, tuant 32 membres de gangs et perdant six agents, avec 24 arrestations et 30 blessés. Cette opération vise à combler un vide sécuritaire, sous l’aval temporaire de Donald Trump, qui exige le désarmement du mouvement palestinien.

Saleh Jaafaraoui, qui avait confié à Al Jazeera en janvier sa peur après 467 jours de guerre, est mort la veille d’un échange d’otages et de prisonniers. Son frère, Naji, détenu par Israël, devait être libéré.

Jaafaraoui s’était fait connaître sur les réseaux sociaux (TikTok et Instagram) en partageant des images du quotidien des Gazaouis, entre occupation israélienne et bombardements incessants.

Depuis octobre 2023, plus de 270 journalistes ont péri à Gaza, faisant de cette guerre le conflit le plus meurtrier pour la presse.