Quelques heures après son entrée en fonction, Donald Trump a annulé les mesures de clémence accordées par son prédécesseur, Joe Biden, à 37 détenus condamnés pour crimes graves, rapporte The Wall Street Journal. En quittant la Maison Blanche, l’ex-président avait commué leurs peines de mort en réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, souhaitant éloigner les États-Unis de la peine capitale.
Sous la supervision du procureur adjoint par intérim de l’époque, Emil Bove III, les autorités ont renoncé aux plans de transfert de la majorité des détenus vers des prisons ordinaires. Tous, à l’exception de quelques-uns nécessitant un traitement médical spécialisé, ont été envoyés à la prison fédérale de Florence, dans le Colorado. Considéré comme le plus strict du système pénitentiaire fédéral, l’établissement impose un régime d’isolement sévère : les prisonniers y passent vingt-trois heures par jour seuls dans leurs cellules, avec un contact humain limité et des sorties surveillées.
Le journal américain note que, lors d’une réunion avec la procureure générale Pam Bondi, certains responsables ont proposé de renforcer encore les conditions de détention. Aaron Reitz, alors assistant du procureur général, a déclaré que les cellules « laissaient passer la lumière du jour » et que « la nourriture y était trop bonne pour ces criminels ».
Biden, opposé à la peine de mort au niveau fédéral, avait instauré un moratoire après son entrée en fonction, tout en maintenant la possibilité de condamnations capitales pour les actes de terrorisme et les meurtres de masse motivés par la haine. Trump a déclaré soutenir la peine de mort et a indiqué vouloir charger le ministère de la Justice de reprendre les exécutions.
Selon The Wall Street Journal, Joe Biden cherchait à entrer dans l’histoire comme le président américain ayant accordé le plus grand nombre de grâces et de commutations de peine. Lors de son dernier jour à la Maison Blanche, il a allégé ou commué les peines de près de 2 500 détenus purgeant de longues peines d’emprisonnement. D’après le journal, cette décision a suscité le mécontentement au sein du département de la Justice : plusieurs responsables ont estimé que les actions de Biden avaient conduit à un processus désordonné à la Maison Blanche et qu’il avait fait preuve de clémence envers des criminels dont beaucoup avaient un passé violent et ne méritaient pas la grâce.