International

L’Iran suspend sa coopération avec l’Agence internationale de l'énergie atomique

L’Iran a suspendu l’accord du Caire signé avec l’AIEA en septembre 2025 sur les inspections de ses sites nucléaires. Cette décision intervient après le rétablissement des sanctions contre l'Iran par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé le 11 octobre la suspension de l’accord conclu avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au Caire. Selon lui, la coopération avec l’organisation onusienne se poursuivra désormais sous la supervision du Conseil suprême de la sécurité nationale. Il ne s’agit pas, a-t-il précisé, d’une rupture définitive, mais d’une mise en pause « temporaire » dans l’attente de nouvelles conditions jugées équitables par Téhéran.

L’accord, signé le 9 septembre entre Abbas Araghchi et le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, avec la médiation de l’Égypte, fixait les modalités concrètes des inspections internationales sur les sites nucléaires iraniens, y compris ceux ayant subi des dommages lors d’attaques israéliennes. Il garantissait un accès total des inspecteurs et visait à renforcer la transparence du programme nucléaire civil du pays.

Mais le contexte diplomatique s’est brusquement tendu après la décision de la « troïka européenne » – la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne – de réactiver le mécanisme onusien de sanctions suspendu depuis l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Ces sanctions, de nouveau en vigueur depuis le 28 septembre, rétablissent l’embargo sur les armes, la surveillance des cargaisons, les restrictions liées au programme balistique et le gel d’actifs iraniens à l’étranger.

Face à ce retour de pression, Téhéran estime que les conditions d’un dialogue équilibré ne sont plus réunies. Abbas Araghchi a souligné que son pays « ne voyait désormais plus aucune raison de poursuivre les discussions avec les Européens » et que la reprise des pourparlers ne serait envisageable qu’à la condition de recevoir des propositions justes garantissant les droits du peuple iranien.

Le 27 septembre, lors de la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé la politique menée par l’Occident. Il a notamment condamné le refus des pays occidentaux de soutenir une initiative russo-chinoise visant à prolonger l’accord nucléaire avec l’Iran, parlant de « sabotage diplomatique ». Il a révélé que « le texte même de l’accord nucléaire laissait un piège pour l’Iran », alors que Téhéran « n’a jamais eu l’intention de violer ses engagements ». Il a aussi alerté sur des informations indiquant que « de nouvelles frappes contre l’Iran seraient actuellement envisagées par certaines puissances ».