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Qui sont les gagnants et les perdants de l'accord de Trump ?

Trump célèbre l’accord Israël-Hamas sur un cessez-le-feu et un échange otages-prisonniers, signé en Égypte. Netanyahou et le Hamas revendiquent des gains partiels, mais des ambiguïtés et des tensions persistent, tandis que les pays arabes ont joué un rôle clé. La trêve offre un espoir fragile, mais la paix durable reste incertaine face aux défis.

Donald Trump a célébré sur Truth Social l’approbation par Israël et le Hamas de la première phase de son plan de paix en 20 points, un tournant après deux ans de guerre à Gaza.

Fier de son rôle d’architecte de la trêve, il salue une « grande journée » pour le monde arabe, Israël et les États-Unis, visant ouvertement le prix Nobel de la paix. Cette avancée, formalisée le 9 octobre en Égypte, inclut un cessez-le-feu, la libération de 20 otages israéliens contre 2 000 prisonniers palestiniens en 72 heures, et une aide humanitaire immédiate, bien que des points comme le désarmement du Hamas restent flous.

Vers une paix définitive ?

Trump a forcé la main à Benjamin Netanyahou, obtenant son soutien malgré les réticences de sa coalition d’extrême droite, notamment Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, qui s’opposent à la libération des prisonniers. Netanyahou, appuyé par un « filet de sécurité » de l’opposition, revendique une victoire avec le rapatriement des otages, tout en maintenant 53 % de Gaza sous contrôle militaire, laissant une porte ouverte à une reprise des opérations si le désarmement stagne.

Pour le Hamas, la survie est une victoire proclamée. Il remercie le Qatar, l'Égypte, la Turquie et Trump, mais les pressions arabes l'ont contraint à des concessions, tandis que subsistent de nombreuses zones d'ombre : désarmement ambigu, retrait différé et reconstruction supervisée par un comité international. Sur le terrain, les Palestiniens, après 67 000 morts dans une enclave en ruine, vivent un répit précaire, marqué par des frappes résiduelles.

Les capitales arabes brillent en coulisses. Le Qatar renforce sa médiation post-attaque israélienne à Doha, obtenant des excuses de Netanyahou et des garanties US. La Turquie, via Erdogan, voit une chance d’alléger les sanctions et d’acheter des F-35 américains. L’Égypte d'al-Sissi sécurise sa frontière et restaure son influence, évitant un afflux de réfugiés.

Ces acteurs ont imposé des « lignes rouges » (pas de déplacement forcé, rôle palestinien), mais l’accord, fragile, dépend de la seconde phase, laissant planer des incertitudes sur une paix durable à Gaza.