Russie

«Nous répondrons», promet Peskov après la décision de l’UE de restreindre les déplacements des diplomates russes

Bruxelles a validé une nouvelle mesure visant à restreindre les déplacements des diplomates russes à l’intérieur de l’espace Schengen. Intégrée au 19ᵉ paquet de sanctions, cette décision marque un durcissement supplémentaire de la politique européenne envers Moscou. La Russie promet une réponse ferme.

Les États membres de l’Union européenne ont trouvé un accord pour limiter les déplacements des diplomates russes à l’intérieur du bloc. L’initiative, lancée par la République tchèque, exige désormais que les diplomates russes accrédités dans un pays de l’UE informent les autorités d’un autre État membre avant de franchir une frontière. Cette règle inclut la communication de détails précis sur leur moyen de transport, leur itinéraire, leurs points de passage et leurs dates. La mesure s’applique aussi bien aux trajets terrestres qu’aériens ou ferroviaires.

D’après le Financial Times, dans son article publié le 7 octobre, cette mesure s’intègre dans le 19ᵉ paquet de sanctions discuté à Bruxelles. L’accord a été rendu possible après la levée du veto hongrois, qui était le dernier obstacle au consensus.

L’argument sécuritaire avancé par l’UE

Les services de renseignement européens, cités par le quotidien britannique, évoquent des opérations de sabotage présumées menées par des agents russes opérant sous couverture diplomatique. Ces derniers seraient « affectés à un pays mais actifs dans un autre », rendant leur surveillance plus difficile une fois la frontière franchie. Ces allégations, toutefois, ne reposent sur aucune preuve publique, et plusieurs médias rappellent qu’elles relèvent davantage de la suspicion que de faits établis.

La République tchèque, à l’origine de cette mesure, justifie sa proposition par le principe de réciprocité. Le ministre des Affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky, cité par le Financial Times, déclare : « Il n’y a pas de Schengen pour la Russie, donc il est illogique qu’un diplomate russe accrédité en Espagne puisse se rendre à Prague à sa guise. » Prague avait déjà interdit, le 30 septembre, l’entrée sur son territoire aux détenteurs de passeports diplomatiques russes non accrédités localement.

Moscou réagit et promet une réponse adaptée

Du côté de Moscou, la réaction n’a pas tardé. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré, le 7 octobre, que la Russie répondrait à cette décision de l’UE. Il a précisé que « le ministère russe des Affaires étrangères formulera des propositions » de mesures de rétorsion, et que celles-ci « seront mises en œuvre ». Il a critiqué la politique européenne en affirmant : « Malheureusement, les Européens reprennent leurs habitudes de construction de nouveaux murs de séparation. »

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, avait déjà averti que « des mesures de rétorsion suivraient inévitablement » si l’UE restreignait la liberté de mouvement des diplomates russes.

La suite des discussions européennes est prévue pour le 8 octobre. En attendant, Moscou prépare sa riposte, tandis que Bruxelles poursuit ses tentatives d’isolement diplomatique de la Russie sous couvert de mesures sécuritaires.